Les serveurs y officient de noir et blanc vêtus
Quelques-uns, gilet vert, d’autres, nœud-papillon
Peu m’importe, pour moi ils pourraient être nus
Ils ne dédaignent pas qu’on
Les appelle « garçon »
Ils feraient aussi bien leur boulot tout en rose
À la Close, à la Close
Dans ce bar parisien au cœur de Montparnasse
Que l’on appelle aussi Closerie des lilas
J’ai mon coin réservé, j’ai ma petite place
Dans le calme, le silence ou bien le brouhaha
Et je noircis des pages de rimes et de prose
À la Close, à la Close
Dans ce décor de cuir, de cuivre et d’acajou
Sous les lampes vieillottes, cette douce pénombre
Je regarde passer les bourgeois, les voyous
Et puis les écrivains et les femmes du monde
Ce monde qui défile, qui s’abreuve et qui pose
À la Close, à la Close
Sur les tables, gravés dans le laiton vieilli
Il y a les noms de ceux, plus célèbres que moi
Qui vinrent fréquenter cet endroit inouï
Pour y boire l’Absinthe et la mélancolie
Hemingway, Aragon, Lénine et Machin-chose
À la Close, à la Close
C’est dans ce bel endroit inconnu des blaireaux
Que je t’ai rencontrée mon amour, ma beauté
Pour toi j’ai retrouvé le joli goût de l’eau
Renoncé pour toujours au poison anisé
Tu m’as, petite fille, sauvé de la cirrhose
À la Close, à la Close
Tu m’as, petite fille, sauvé de la cirrhose
À la Close, à la Close