Dans les cabines d’essayage
Se jouent de tristes langueurs
Quand ému par l’effeuillage
Le reflet du miroir pleure
Dans les cabines d’essayage
La chair nue sous le halo
Se fait vallons, paysages
De craie ou de noir corbeau
Mais si vous saviez
Dans les cabines d’essayage
Des femmes aspirent leur nombril
Faisant gonfler leur corsage
A l’assaut du bon profil
Dans les cabines d’essayage
Un miroir parfois complice
Fait fondre un peu le plumage
Pour quelque bonheur factice
Mais quand le rideau se ferme
A peine et pourtant qu’il faut
A terre déposer les armes
C’est une pièce à huis clos
Dans les cabines d’essayage
Parfois quelqu’obscure soupente
Emporte dans un nuage
De jeunes vierges innocentes
Dans les cabines d’essayage
Des mains aux poils emmêlés
Tendent à travers le voilage
Des dessous à l’Adorée
Mais si vous saviez
Dans les cabines d essayage
Les hommes font les grands pressés
Bâclant le bon ajustage
Pour ne pas faire trop coquet
Dans les cabines d’essayage
Se jouent des rêves adultères
Peuplés de cousins volages,
De garçons dans les vestiaires
Mais quand le rideau se ferme
A peine et pourtant qu’il faut
A terre déposer les armes
C’est une pièce à huis clos
Mais quand le rideau se ferme
A peine et pourtant qu’il faut
A terre déposer les armes
C’est une pièce à huis clos