Sur le Guadalquivir
Brillant serpent
Au milieu du désir
De Séville embaumée
Le safran, l’oranger
La poudre et la vanille
On aimerait voguer
Le feu aux écoutilles
On aimerait traîner
Comme un billet d’amour
Dans les rues envoûtées
Qui s’endorment au jour
Boire le doux fino
Assassin et goûter
Le cœur noir du taureau
Dans les bras étrangers
On aimerait songer
Près des oranges mûres
Eclaboussée d’or pur
Entourée de Jasmin
D’ordures et d’encens
Insulter l’être humain
Chérir la transcendance
On voudrait tant danser
Enlevé jusqu’aux nues
Vol pesant et braiser
Muscles d’acier fondu
Demi évanoui
Et piétinant féroce
La poussière éblouie
Dans le sang de la noce
Alors on rejoindrait
Tous ces milliards d’étoiles
Dans la vapeur
Entre les maisons pâles
Près du Guadalquivir
Cavale de la nuit
Sombre bête à plaisir
Enragé d’infini