Mille sept cent cinquante et un
Un’ forêt de Gambie
Ton grand-père allait couper du bois quand des hommes blancs l’ont pris
Ils l’ont traînée sur un bateau jusqu’en Floride
Ils l’ont coupé de ses racines
Mille huit cent et des poussières dans le Mississipi
Le petit-fils de l’Africain ne se souvient plus de lui
Il parle anglais mais cherche d’autres rimes
Quelque chose comm’ ses racines
Racines, racines, racines, racines
Affranchi par une loi qu’on oublie aussitôt
Le noir monte sur les planches et l’on applaudit son show
Il est jazzman et Al Johlson le mime
Et sa musique prend racine
Racines, racines, racines, racines
Boxeur ou scieur de long garçon de wagon-lit
Il oublie son nom saxon se fait appeler Ali
Et sur le ring il fait quelques victimes
Au bout des poings de ses racines
Racines, racines, racines, racines
Avocat des bonnes causes ou dealer à L.A.
On pourrait croire qu’il oublie le bûcheron qu’il était
Dans cette Afrique où l’arbre est qu’un signe
Le berceau de ses racines
Racines, racines, racines, racines
On peut quitter son pays on emporte quand même
Une odeur de Séquoia dans les ghettos de Harlem
On n’est pas bien, on est comme un infirme
Loin du pays de ses racines
Racines, racines, racines, racines