Je rêv' toujours d'me tirer, d'me barrer, d'me tailler, d'foutre le camp.
Moi qui aim'rais tant M'arrêter d'cavaler
Prendre le temps D'avoir des chats, des petits chats
Des chiens, des tas d'enfants
Un vieux fauteuil au coin du feu
Où me laisser glisser à deux
Avoir mes bouquins sous la main qui s'ouvrent d'eux-mêmes
Aux pages qu'on aime et qu'on relit sans fin
Parc'qu'on les aime.
Un petit clocher de Cocagne
Que j'entendrais tinter l'hiver tout comm' l'été
La nuit le jour sur la campagne
Me donnerais envie d'ne plus changer ma vie.
J'verrai chaqu' soir l'tourbillon fou du monde devant ma télé
Mes chats, mes chiens roupillant à nos pieds a poings fermés
Et qu'au dehors le vent d'hiver s'donn'rait un mal de chien
Pour fair' plier les peupliers que nous aurions plantés à deux
Et les soirées d'automn' coul'raient douces et monotones
Et chaques nuits on se dirait chéri on réveillonne
Ah ! quell' petite vie de Cocagne
L'hiver tout comm' l'été j'pourrais pas m'en lasser
La nuit le jour dans ma campagne
Ni vu et ni connu dans mon p'tit coin perdu
Mais v'la qu'il faut me tirer, me barrer, me tailler
Foutre le camp
Je n'ai même pas le temps
D'm'oublier un instant
Loin du présent
Adieu mes chats mes petits chats,
Mes chiens, adieu le vent
Ce vieux fauteil au coin du feu
J'm'y s'rai jamais planqué à deux
C'est bêt' ce rêv' que j'fais chaqu' jour dans ma p'tite auto...
En v'nant du bureau ....
Qui pourrit ma vie
De nostalgies ! ....