Paroles de Sherazad
REFRAIN: Au pays des Mille et Une Nuit, les rêves sont devenus cauchemars, mille et une sales histoires, les hommes s'entretuent pour de l'or noir, Sherazade pleure sous son voile noir.
Au pays des Mille et Une Nuit, les rêves sont devenus cauchemars, mille et une sales histoires, les hommes plein de haine crient "Allah wak bar", Sherazade disparaît sous son voile noir.
Les sillonniers, la guerre, un tyran sanguinaire, qui pour le trône avaient tué pères et mères, fait disparaître ses frères et tenait son unique femme Sherazade comme prisonnière. Dès qu'elle fermerait les yeux il ferait tuer celle qui fût la mère de son unique héritier, alors dans sa geôle sous son voile noir Sherazade se racontait des histoires, mille et une longues histoires, histoire de n'pas fermer les yeux quand vient le soir, histoire de garder l'espoir, de repousser mille et une fois l'inévitable issue de ce cauchemar.
Comme office de prière, elle rêvait les yeux ouverts, de ces soldats venus d'ailleurs, de contrées lointaines, par delà les montagnes, ayant traversés les océans, les déserts, les plaines qui viendraient la délivrer de ce roi plein de haine, qui viendraient lui enlever ses peurs et ses chaînes, un peu comme des anges venus du ciel et d'un coup lui rendraient ses nuits et ses rêves.
Et comme les vœux de Sherazade devaient être exhaussés, ces hommes venus d'ailleurs vinrent bien la délivrer, mais ils n'avaient rien d'anges, ils étaient à la recherche d'un présent étrange. Ce trésor qu'on appelait l'or noir, qui leur donnerait à coup sûr richesse et pouvoir, ces missionnaires n'étaient en fait que des pirates mercenaires à l'assaut d'une cité millénaire.
Sherazade n'est pas prête de retrouver ses nuits, elle qui erre dans les rues d'Bagdad, princesse déchue, son pays est devenu un champ de ruines, de misère, de torture et de famine.
Après d'énormes journées d'errance solitaire, la voilà qui trouve refuge auprès de ses frères qui lui promettent de délivrer la cité, se proclament soldats de Dieu, mais dans leurs regards trop de haine, Sherazade retrouve ses chaines, prisonnière sous un long voile noir en laine, dès-lors l'on voit que ses larmes, désœuvrée, la voilà disposée à déposer les armes.
Mille et une nuits sans dormir, mille et une nuits sans rêver, sans aimer et sans vivre, Sherazade n'a plus la force de tenir, me demande de tourner la dernière page de son livre, qu'elle puisse enfin fermer les yeux, qu'elle puisse s'envoler vers d'autres cieux enfin libre, heureuse et apaisée sous son voile et dans un large sourire, elle disparaît. Ici bas, le cauchemar continuera sans elle, la folie meurtrière des hommes continuera son œuvre, bien plus que mille et nuits passeront, bien plus que mille et une Sherazade disparaitront.