Paroles officielles de la chanson «Amal» : Kery James

Paroles officielles de la chanson "Amal"

Amal a grandi dans la hess
A deux ans elle immigre du Maroc à la Tess
Elle atterrit dans le 7.7, citée de la Pierre-Collinet le ghetto français
C’est pas la jet set
Papa est agent de nettoyage, maman, femme de ménage
Amal devient adulte avant l’âge
C’est une femme dans un corps d’enfant
Quand on est pauvre, on n’est pas naïf longtemps
Seule, entourée de quatre frères
Dans la misère, ça forge le caractère
C’est les années 80’, l’époque est Paro
Un de ses grands-frères tombe dans l’héro
J’te parle d’une vraie meuf de téci
Qu’a plus de vécu que des rappeurs qui s’inventent des vies
Elle sera jamais du genre à se laisser marcher dessus
Amal a tellement pris de coups qu’elle ne les sent plus
Amal a un petit-frère qui s’appelle Amine
On n’échappe jamais à ce que Dieu nous destine
Amine est fougueux, Amine n’a pas froid aux yeux
Pur produit de la banlieue, Amine joue avec le feu
Incarcéré à treize piges, le juge l’assassine
Plus jeune détenu de France son avenir se dessine
Amal a beau écrire au tribunal, rien n’y fera
On ne passe par tous entre les gouttes comme Alexandre Benalla
Son incarcération sera destructrice
Amine vit cet emprisonnement comme une injustice
Amine vomit le système, Amine a la rage
Amine finit dans les braquages
En tout, dix-sept années de placards
Amal enchaîne les courriers et les parloirs
Les gens t’oublient quand on t’incarcère
Amal ne lâchera jamais son petit frère
A vingt-neuf ans Amine est en cavale
Il cherche à échapper à un contrôle banal
Il prend la fuite mais le flic ne lui fait pas de cadeau
Sans sommation, balle dans le dos !
Puisqu’ils ont tué son petit-frère
Contre le système Amal part en guerre
Le fic prétend à la légitime défense
N’exprime aucun regret, fait même preuve d’arrogance
Les médias répandent la version policière
En France personne ne pleure sur le sort d’un gangster
Ses parents vivent dans la peur mais Amal ne lâche rien,
Et elle finit par trouver des témoins
Malgré les faits et les preuves amassés
Le flic est acquitté au premier procès
Choquant, même le procureur fait appel
Une balle dans le dos, ça ne peut être accidentel
Amal poursuit la bataille
Elle puise son courage au plus profond de ses entrailles
Elle s’oublie elle-même, mais sa vie de côté
Elle a un mari qui l’aime, la soutient dans l’adversité
Parfois Amal a des idées noires
Un désir de vengeance inonde son désespoir
Devant l’incompréhension, des fois elle pense au pire
Œil pour œil, dent pour dent, tu vois ce que je veux dire ?
Alors qu’elle risque de prendre un mauvais tournant
Dieu lui accorde un troisième enfant
Un petit garçon beau, Hanine
Il lui ressemble tellement qu’elle l’appelle Amine
Sur la haine l’amour reprend le dessus
A force de résistance elle trouve enfin une issue
Après cinq ans de lutte acharnée
Le flic est enfin condamné
Amal respire, Amal retrouve le goût de vivre, Amal désire
Amal a des projets, Amal sourit,
Amal a le cœur qui bat, Amal fleurit
Plus de place pour les incertitudes
Amal reprend les études
A quarante ans sur les bancs de la fac
Amal veut devenir avocate
Elle pense aux autres, ouai
Elle n’oublie pas Amine alors elle pense aux nôtres, ouai
J’écris son histoire pour ne pas oublier
Ce qu’on peut faire avec de la volonté
T’as vu nos sœurs sont belles
Immense est le courage qu’elles portent en elles
Dix ans après, il fallait que je le répète
On n’est pas condamné à l’échec
Apprendre, Comprendre, Entreprendre même si on a mal
On n’est pas condamné à l’échec
Se Lever, Progresser, Lutter même quand on a mal
Comme l’a fait Amal
Apprendre, Comprendre, Entreprendre même si on a mal
On n’est pas condamné à l’échec
Se Lever, Progresser, Lutter même quand on a mal
Comme l’a fait Amal
Apprendre, Comprendre, Entreprendre même si on a mal
Nos sœurs sont belles
Se Lever, Progresser, Lutter même quand on a mal
Immense est le courage qu’elles portent en elles
Nos rues sont pleines de reines sans rois