Salut mon grand
Salut mon grand
C’est Papounet !
Ça fait longtemps
Qu’on n’a pas parlé tous les deux
Qu’on s’est pas dit
Des bêtises et des vérités au fond des yeux
Je sens bien que le temps m’échappe
Et je pense à tes jeux d’enfants
Toutes tes farces et attrapes
Moi qui t’attrape en rigolant
Je ne suis pas en train d’écrire
Tout un roman
Mais quelques pensées douces au mec
Que m’a donné ta maman
En dehors de toi, le monde
Ne m’interpelle qu’à moitié
Je te regarde et tout le reste
S’écarte sur le bas-côté
J’ai rien de mieux en magasin
Rien de plus beau dans mon panier
Quand tu me souris le matin
En disant « Salut Papounet ! »
Je ne suis pas en train d’écrire
Tout un roman
Mais quelques pensées douces au mec
Que m’a donné ta maman
J’suis pas malin
J’ai des excuses
Je viens de cette époque étrange
Avec trois chaines à la télé
Et puis des TGV orange
Du coup, dans ma génération
On n’est pas toujours très, très fin
On n’en demande pas trop à qui
A grandi devant TF1
Je ne suis pas en train d’écrire
Tout un roman
Mais quelques pensées douces au mec
Que m’a donné ta maman
Il parait qu’on vous laisse un monde
Tout pourri, et pas qu’à moitié
En tant que figure paternelle
Je tiens à relativiser
Car même si l’époque est cruelle
Vivre de nos jours, c’est au moins
Aussi moelleux
Que d’être un gueux en 1381
Je ne suis pas en train d’écrire
Tout un roman
Mais quelques pensées douces au mec
Que m’a donné ta maman
On remercie jamais assez les enfants
Pour le grand secours
Qu’ils portent à nos âmes égarées
Entre un Leclerc et un Carrefour
S’ils n’étaient pas là, les plus grands
Qui peuvent être parfois méchants
Perdraient leur dernière raison
De ne pas faire couler le sang
Et quand il me faudra parfaire
Mon testament
J’écrirai un roman au mec
Que m’a donné ta maman…