Comme un ours
On raconte qu’il vit seul
Depuis si longtemps
Qu’il engueule ses glaïeuls
Comme si c’étaient ses enfants
On raconte que le soir
Il met deux couverts
Et prépare le diner
À son pote imaginaire
Comme un ours bipolaire
Un ermite en colère
En apesanteur
Entre les deux hémisphères
Dans ses jours amers
Son regard se perd
Entre l’eau et le feu
Qui clashent
Dans sa chair
On raconte qu’elle vit seule
Depuis si longtemps
Qu’elle console son aïeul
Comme s’il était vivant
Toutes ses âmes sœurs
Se sont évanouies
Au fin fond du néant
De son âme envahie
Par des ours bipolaires
Des ermites en colère
En apesanteur
Entre les deux hémisphères
Dans ses jours amers
Son regard se perd
Entre l’eau et le feu
Qui clashent
Dans sa chair
Ils n’étaient pas
Les seules âmes seules ici-bas
Mais les solitaires
Ne se rencontrent pas
Ils n’étaient pas les seuls
À faire de leur lit
Une base arrière
À la mélancolie
Comme ces ours bipolaires
Ces ermites ordinaires
En apesanteur
Entre les deux hémisphères
Dans tes jours amers
Ton regard se perd
Entre l’eau et le feu
Qui clashent
Dans ta chair
Ours bipolaires
Ermites en colère
En apesanteur
Entre les deux hémisphères
Dans tes jours amers
Ton regard se perd
Entre l’eau et le feu
Qui clashent
Dans sa chair