Je coupe du bois l’hiver en forêt, la sueur au front dans le vent glacé. Torse nu, la hache en grands moulinets, souvent je me fâche, je sais pas pleurer. Je braise et découpe, grille ou tournebroche, préside à la soupe les mains dans les poches. Je suis un homme, c'est vrai. Je suis un homme et tu m’aimais. Qui balle ovale, qui ballon rond, pendant que tu sales trop, pendant que tu ponds. Un bouc, une bique, un barbu qui pique, qui ronfle, qui soupire, qui pue, qui transpire. Qui chasse et qui pêche dès le dos tourné, qui pour un coup de bêche a tout bousillé. Je suis un homme, c'est vrai. Je suis un homme et tu m’aimais.