Un fauteuil pour nous deux, elle et moi dans un creux, comme l’orme et le lierre, enlacés comme hier. Elle s’endort. Elle est sur moi, blottie, le souffle ralenti, les cheveux sur ma joue, nos larmes dans mon cou. Elle s’endort. Plus de feu ni de glace, le temps courbe les griffes et la douleur s’efface, la chaleur la remplace. Elle s'endort. Un fauteuil pour nous deux, elle et moi dans un creux, comme l’orme et le lierre, enlacés comme hier. Elle s’endort. Dehors un arbre mort, un papillon de nuit, ivres d'un vent trop fort, tanguent sous la pluie. Elle s’endort.