J’aimerais prendre le temps de t’appeler mon amour, m’arrêter un instant dans la douceur du jour.
Aux essences du thym les figuiers s’abandonnent, le désir en chemin fait son miel et bourdonne.
J’aimerais qu’à ne rien dire, nos muettes paroles s’emparent de nos plaisirs et cognent leurs casseroles, qu’aux éclats de nos cœurs s’accroche la folle avoine et couronnent de fleurs nos fières amours gitanes.
Comme des amants banals.
J’aimerais te dire enfin « Je sais pourquoi j’suis bien ! » et
Puiser dans l’instant les bonheurs suffisants.
Les cloches, au loin, appellent nos sentiers de retour, le jour se fait la belle dans l’or de nos discours.
J’aimerais te dire tout ça jusque sous les étoiles, t’enroulant dans mes bras comme les amants banals et puis prendre ta bouche pour être sûrs de se taire, improvisant une couche dans un sillon de terre.
Comme des amants banals.
J'aimerais qu’à l’ombre bleue de nos corps encore tièdes fonde l’ombre des cieux des collines de Nohèdes.
Et qu’une brise légère berce les terres qui somnolent aux amours sans frontières de versants espagnols.
Comme des amants banals.