Nous n'irons jamais plus au Juillet Odéon
Le film qui m'avait plu j'ai oublié le nom
Mais comme a disparu la belle saison
Le vent ne souffle plus que par comparaison.
Tu relisais sans cesse Aurélien d'Aragon
Tu vivais rue princesse et moi rue du Dragon
Te souviens-tu du titre, du décor, de l'action
Moi je faisais le pitre dans notre émotion
Pour que tu jettes encore plus loin la décision
De nous quitter devant la statue de Danton.
Tu gardais nos tickets dans une poche de blouson
Pour la nuit du chasseur c'est la grande évasion
Le calme des statues, le climat des stations,
Sous le métro Glacière j'attrapais des frissons
Il coulait dans ma chair comme un contrepoison
Et l'on s'aimait peut-être, plus que de raison.
Nous n'irons jamais plus au Juillet Odéon
La fille qui m'avait plu j'ai oublié son nom.
Puis je l'ai retrouvé, comme par inattention,
Le vent me l'a soufflé dans la rue du Dragon.