23 mars 1967
Arena de Philadelphie
Des centaines d’Italiens
Se pressent sur les gradins
Dans les vestiaires,
Eddie me bande les mains
Il protège minutieusement les poignets, les pouces, les phalanges
Et je m’échauffe
Boxe dans le vide
En expédiant des coups rapides
Puis vient le moment d’entrer en scène
Je pénètre dans la salle
Les Italiens se déchaînent
Sur le ring m’attend Bobby Freeman
Un boxeur qui a eu son heure de gloire
Mais qui sert désormais de faire-valoir
Assise à quelques mètres de là
Lisa
Je la regarde
Et ce soir encore
Je suis persuadé
Que je vais triompher
Lisa
Entends-tu le bruit des coups qui s’écrasent sur moi ?
J’ai mal
Je ne tiendrai pas
Il faut que je me protège
Mais mes yeux saignent
Et je ne vois plus rien
Les coups pleuvent sur ma tête
Je n’entends plus ce que me crie mon coin
Mes jambes sont molles
Elles ne me portent plus
Il faut que je tienne
Il faut que je tienne
Lisa
Lisa