Perpétuité, prison à vie
Toute ma vie, ici
On m’a dit : « t’as eu de la chance »
« Les flics s’en sont sortis »
Alors ce sera San Quentin
Pour le reste de l’existence
User tant de décennies,
Tu parles d’une chance
Alors je regardais
Passer les bateaux
Qui croisaient au large
De San Francisco
J’en ai vu des milliers
Grimper vers l’horizon
Laissant sur le béton
Des traces salées
J’ai refait chaque nuit
Mes combats d’hier
Envoyant au tapis
Tous mes adversaires
La lumière du maton
Devenait projecteur
Et montait du béton
Le cris des spectateurs
Et que de temps passé
A penser à Lisa
Lui pardonnant souvent
La maudissant parfois
Dans mes jours de tourmente
Ca me faisait du bien
D’imaginer son corps
Vieillissant comme le mien
Les cheveux blanchis
La vie passée
On m’a dit : « c’est fini »
Trente deux années envolées
Et une lettre de sortie
Un costume démodé
Quelques dollars en poche
Devant la porte de San Quentin
Je me sens vieux
Je me sens vieux et moche