Deux, trois affiches dans leur camtar :
Il n'y a pas qu'en ville,
Que la nuit semble noire.
Marquer les murs
Tout comme les têtes ;
Que la flamme rassure
Quand le présent inquiète !
Des encarts collés
Jamais au hasard,
Des panneaux recouverts
Aux points stratégiques.
Au matin lever,
Tu peux les apercevoir ;
La vague a touché
Les lieux névralgiques.
« Français d'abord,
Etrangers dehors
La France est à nous,
Crions-le haut et fort ! »
De visibles slogans,
Sur des fonds tricolores
Si tu les croises, prends le temps et,
Déchire, Déchire,
Ces heures de colle.
Ils épousent les contours
De nos campagnes et de nos villes,
Ils épient ces vautours
Le moindre panneau libre.
Sur nos communes ils planent
Un soir de propagande
Est-ce que nos mémoires canent ?
Leurs idées brunes s'étendent,
En lettres capitales,
L'accroche est blanche,
Le fond est bleu marine
La haine est viscérale
Sur les murs elle s'épanche,
Elle nous contamine.
« Français d'abord,
Etrangers dehors
La France est à nous,
Crions-le haut et fort ! »
De visibles slogans,
Sur des fonds tricolores
Si tu les croises, prends le temps et,
Déchire, Déchire,
Ces heures de colle.
L'hexagone,
C'est soit tu l'aimes,
Soit tu le quittes,
Et là, plus de problème.
C'est simple c'est comme,
Les sombres heures passées
Quand le fiel s'adonne
Sur des papiers glacés.
Ces temps-ci,
Ce discours charme
Plus d'une personne ici.
Et toi
T'en dis quoi,
Quand tu les vois.
Ces rouleaux placardés
Par des mains encartées
Tu leur fais quoi ?
Si leurs idées te foutent la nausée,
Tes ongles peuvent saisir leurs angles,
Même rongés, même usés,
Prépare tes doigts
Et,
Déchire, Déchire,
Ces heures de colle.