Une fois décédé, qu’est-ce qu’il restera ?
Quelques voix sur cd entre rock et rap,
Des milliers de couplets, des parcelles d’existence ;
Ces visions resteront sous le sceau du silence.
Des piles entières en guise d’argumentaires,
Des précis similaires à bien d’autres sur Terre ;
Des cahiers bien remplis finiront dans l’oubli,
De banales théories qui seront anéanties.
Les êtres s’envolent mais les écrits brûlent.
Pas de farandole, sous le temps capitulent
Les paroles, les ratures, les majuscules,
L’écriture, les nuits folles montées en hyperboles,
Les coups durs, les sourires, les sutures ; à vrai dire,
Elles n’ont plus d’importance parce qu’elles n’ont plus d’avenir.
Lance les notes, que commence la danse ;
Que celles-ci évoquent nos vies intenses.
Jouez… Jouez ... Jusqu'à en perdre haleine,
Jouez… Jouez… Faites parler le thème.
Jouez...
Que les miens sachent que je partirai serein,
Les courroux et les haches enfouis en sous-terrain.
En fouinant dans les tas de points de vue ici-bas,
Ils trouveront des visions, des récits,
Je ne sais pas e qu’ils en feront…
Peut-être un gigantesque feu de paille,
Fin d’un cycle terrestre, la braise pour funérailles.
Chacune de ses lettres redeviendra poussière ;
Rares furent celles qui trouvèrent leur destinataire.
Les plumes sèchent, les stylos faiblissent,
Les œuvres titubent quand leurs pères périssent.
Ainsi soit-il ; dans les sacs de 100 litres s’empilent :
La rage, la bile, les tensions futiles.
Posés sur des pages, les mots immobiles,
Restent dans leur cage, sans qu’on dise qu’au fil,
Des années, des âges, les pensées subtiles
Seront les otages, d’une absence de deal…
Rendons leur Hommage... Jouez !
Lux perpetua luceat eis,
Dona eis requiem.
Amen.
Mais nous ne sommes pas morts.
Les vers et le son dévorent l'espace ;
Qui prétend à tort connaitre leur destination ?
La veille, la sève dans les veines, l'amer dans le sang,
Aujourd'hui, place à l'émotion et au règne de l'écho naissant.