Au pied d’un réverbère
Un homme assis
Au soleil couchant, s’assoupit, s’assoupit
Il avait tout ce jour essuyé la poussière
De ce réverbère maudit, maudit
Le voilà qui s’endort au son des claquettis
De la pluie, sur les dalles de béton clair
Le voilà qui s’installe, l’homme vieillit
Contre ce réverbère
Il s’ennuie
Il s’ennuie
Au pied de ses lumières
Un homme assis
Au soleil levant, s’évanouit, enfin s’épanouit
Il avait toute la nuit décidé de se taire
De se défaire de ses insomnies
Le voilà qui s’éteint aussi loin aujourd’hui
Aussi lent, telle une bougie qui désespère
Le voilà qui s’égare, l’homme assis
Des grands phares l’éclairent
Il s’enfuit
Dans les airs, souvent
C’est ainsi qu’il espère, et puis…
Il s’ennuie
Dans un verre, souvent
C’est ainsi qu’il éclaire ses nuits
Il s’enfuit…
À nouveau cette nuit dans la brume
À l’heure où les bougies se consument
Ainsi, à travers l’Avenue Blanche
L’allumeur de Réverbère s’élance
Vers le cimetière des Innocents
Cet hiver, il sera blanc…
Il s’enfuit
Dans les airs, souvent
C’est ainsi qu’il espère, et puis…
Il s’ennuie
Dans un verre, souvent
C’est ainsi qu’il enterre sa vie
Il s’enfuit…
Il s’enfuit…