J’aime le moment où l’on couche avec la femme d’un flic parce qu’il faut commettre au moins une folie par an pour ne pas devenir fou et toujours bien faire ce qu’on fait, surtout si c’est une folie.
La folie c’est un coup de fil déraisonnable, c’est la mort avec des veines chaudes, c’est se faire enfiler contre un mur de coquillages violets.
La folie c’est se mettre en échec avec l’art et la manière, c’est rester enfermé dans un ascenseur et se sentir heureux, enfin seul, libérer de toutes contraintes.
La folie c’est s’accrocher à ce qui pourtant était fait pour passer, c’est mourir tous les jours en croyant que c’est vivre.
La folie c’est peut-être de croire les autres fous, les voir tous les matins en file d’abattoir devant le métro et se dire « seul celui qui dira non sera sauvé ».
La folie c’est sûrement le plus beau des paris, un coup de dé capable de taquiner les hasards…
« I’ll throw the dice and not care what it must show
Life knows where’s my end the lot’s fair I’ll just go »
La folie fait rire alors que tout fout le camp, la folie c’est un voyage de noces en Allemagne.
Il n’est de folie qu’enfantine, celle qui dit toujours : « allons, allons voir si là-bas les aurores sont d’azur, allons goûter cette saveur étrange aux doux relents de Suze, la saveur de ces matins vidés sans personne, sans ombre ; allons sentir sur nos paupières closes la violence d’un vent contraire ».
Le fou toujours croira à la sagesse des notes, le fou est un voyant qui joue de la musique, le fou s’envole sur le corps du monde, il caracole et se moque des années. Le fou ne vous voit pas…mais le fou vous regarde « hum hum hum » le fou n’a rien à dire mais il le dit en chantant…
« I love you my world
Teeny tiny pearl
Dancing, swirling
Like a beautiful queen
Who knows what it means ? »