Au fond de mon jardin secret, j’ai mis
Ce qui en moi comme un regret, gémit
J’y au rangé tous les râteaux qu’ j’ai pris
De ceux qu’on s’ ramasse aussitôt épris
Et je nourris dans leur clapier
Tous les lapins qu’on m’a posé
Au fond de mon jardin secret, je cache
Tout ce que j’ai pu ramasser, comme bâches
Les doigts dans l’œil et les blessures d’orgueil
Et de l’absence, la morsure, le deuil
Tous les trottoirs que j’ai mangé
Les murs que j’ai rasé
Je m’en vais léger la la la la la...
Je m’en vais léger la la la la la ...
J’ai mis les pelles que j’ai roulé l’été
A côté des bateaux qu’on m’a monté
Tout’ les couleuvres que j’ai avalé
Mes plus beaux chefs d’œuvre inachevés
Le temps perdu que j’ai vendu...
Les trains ratés, ceux que j’ai eux
Au fond de mon jardin secret je case
Dans un grand cahier et en quelques phrases
Le journal d’un’ vie ordinaire qui passe
Les p’tits malheurs d’hier qui laissent des traces
Mes jeux d’échecs mes tasses bues
Je n’en parlerai plus
Je m’en vais léger la la la la la...
Je m’en vais léger la la la la la ...
Au fond de mon jardin secret, j’ai mis
Ce qui en moi comme un regret, gémit
Le journal d’un’ vie ordinaire qui passe
Les p’tits malheurs d’hier qui laissent des traces
Mes jeux d’échecs mes tasses bues
Je n’en parlerai plus