Le marin glisse sur le dos de la mer
Où chaque nuit ses rêves espèrent
Depuis qu’elle est partie
Il y engloutit sa vie
Et Dieu ou diable enfin il prie
Pour la rejoindre au dernier port
Depuis cette triste nuit
L’amour est plus fort que la mort
La nuit s’enfuit quand le chant retentit
En un seul souffle son coeur revit
Il boit cette voix tendre
Il plonge en ses méandres
Suivant l’appel de sa douce sirène
Du vieux voilier il prend les rênes
Prisonnier de ses chimères
Il se perd aux confins des mers
Le chant l’emporte tout droit vers la tempête
Où les récifs lui font sa fête
La barre s’échappe, la coque éclate
Le vent déchire, lacère et frappe
Au bord de l’eau il se réveille
Émergeant d’un lointain sommeil
Sa douce belle blottie contre son flanc
Le caresse de son regard de sirène d’argent.