Revoilà le mois le plus long
Février dans sa robe grise
Qui vient imposer son emprise
A l’impatience des garçons.
Il n’y a, sous le ciel de plomb,
Pas âme morne qui ne dise :
« Revoilà le mois le plus long
Février dans sa robe grise. »
Moi j’ai, veinard, une chanson
Verte de joie rouge cerise,
Une flammèche que j’attise
Riant de voir qu’à l’horizon…
Revoilà le mois le plus long
Février dans sa robe grise
Qui vient imposer son emprise
A l’impatience des garçons.
Il n’y a, sous le ciel de plomb,
Que des mensonges qui ne disent :
« Revoilà le mois le plus long
Février dans sa robe grise. »
Alors je souffle ma chanson
Verte de joie, rouge cerise,
Je ris mais les éclats s’aigisent
Tremblant de voir qu’à l’horizon…
Revoilà le mois le plus long
Février dans sa robe grise
Qui fait plier tout à sa guise
L’impatience des garçons.
Tandis que sous le ciel de plomb,
Mon âme en berne se déguise,
Revoilà le mois le plus long
Février dans sa robe grise.
Au dernier souffle de ma chanson
N’a plus de vers qu’en la cerise
Et ma flammèche sans surprise
Se meurt, alors qu’à l’horizon
Revoilà le mois le plus long…
Février