Quand autrefois dans les salons
La jeune fille de la maison
Venait chanter en rougissant
Les invités serraient les dents
Regrettant que rien ne prohibe
Lalo, Lully, Léo Delibes
A ces gosiers entreprenants
Sans grand respect pour les tympans !
La demoiselle imperturbable
Et d'une inconscience admirable
Enchaînait notes malheureuses
Et vocalises défectueuses...
Rendons hommage aux casseroles
Qui chantent à tout hasard
Jamais vraiment un bécarre
Jamais vraiment un bémol
Ô casseroles ô faussets
Ouvrez la chasse aux canards
Et rassassinez Mozart
Dans l'environ et le bizarre
Dans la joie et l'à-peu-près
Ô casseroles ô faussets !
On a connu des Parisiennes
Qui chantaient résolument faux
Pourtant quand elles étaient sur scène
Le monde entier braillait "Bravo"
Une milliardaire américaine
Voulut piauler de l'opéra
C'qui nous valut quelques migraines
Et puis un disque chez RCA
Comme quoi, le gène de la justesse
N'est pas celui de l'ambition
De chanter faux je le confesse
J'ai la secrète tentation...
Rendons hommage aux casseroles
Qui chantent à tout hasard
Jamais vraiment un bécarre
Jamais vraiment un bémol
Ô casseroles ô faussets
Ouvrez la chasse aux canards
Et rassassinez Mozart
Dans l'environ et le bizarre
Dans la joie et l'à-peu-près
Ô casseroles ô faussets !
Vous qui chantez comme des guimbardes
Comme Assurancetourix le barde
Qu'avez une voix comme un outrage
Une voix de mule, une voix de garage
Chantez et prenez bien vos aises
Avec les do, les la, les dièses
Affranchis de toute Harmonie
Si vous saviez comme j' vous envie
Chantez chantons c'est important
Sans complexe et n'importe comment
Ça s’ra pas pire et même plus beau
Que c’qu'on entend à la radio
(parfois)
Rendons hommage aux casseroles
Qui chantent à tout hasard
Jamais vraiment un bécarre
Jamais vraiment un bémol
Ô casseroles ô faussets
Ouvrez la chasse aux canards
Et rassassinez Mozart
Dans l'environ et le bizarre
Dans la joie et l'à-peu-près
Ô casseroles ô faussets !