Le train qui file, qui file
Aussi vite que le temps
Me mènera-t-il à temps
Près de lui qui se meurt
Qui s’en va vers son trépas
A déjà fait le pas
Qui depuis si longtemps
Hésitait en mourant
Le souvenir demeure
De ce train qui se presse
Ramenant immobile
Mon reflet dans les champs
Qui plus figé que moi
Que ce jour se levant
Qui plus triste que moi
Le pays indifférent
Je revois qui s’allonge
Le soleil sur le quai
Qui s’allonge et qui grêle
Les ombres empressées
Je revois qui tombent en gouttes
Les larmes familières
Empêchant coûte que coûte
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Il est là-bas l’instant
Entre ici et Auxerre
En filant la campagne
Où j’ai perdu mon père