Sur la commode, entre les pots, sous les dorures
Sous les tableaux et les bouquets,
En déroulant son ombre dessus les pâles murs
Et sur les photos encadrées
Elle se faufile à pas feutré
Subrepticement sans rien toucher
Quelque fois s’étirant dessus les canapés
Lascive comme une odalisque
Elle se repose allongée dessus les imprimés
Et sous le lustre qui étincelle
Se tenant toujours aux aguets
Craignant d’improbables dangers
Sous les Sun light de l’abat-jour comme en plein jour
Son allure est éblouissante !
Son ombre entre les ombres ondule à contre jour
Et puis s’éclipse entre les plantes
Rejoignant la cime des toits
Elle disparaît en tapinois
Et sous les astres, sous les étoiles, sous les sun light
Secrètement on imagine
Sous les regards hallucinés des cheminées
Et des fumerolles divines
Son ombre d’encre féline
Dans la nuit bleue de chine
Sur le rebord de la fenêtre, comme sur un fil
Entre le ciel, et les persiennes
Émouvante au dessus du vide, en équilibre
Elle, la créature martienne
La revoilà tout en langueur
Subrepticement entre les fleurs ?
Et mollement comme un soleil, entre tes jambes
Elle prend la pause du pacha
Profite de ta sieste et plein de nonchalance
S’enroule tel un grand boa
Et se faufile en tapinois
Délicieusement entre tes doigts
Sur les volumes finement reliés des étagères
Elle promène son regard de jais
Faisant montre d’un intérêt très littéraire
Pour le songe d’une nuit d’été
Puis comme d’un songe tiré
Retourne jusqu’au canapé
Et sous ton regard médusé, en un éclair
Semblant glisser entre les glycines
Par les zébrures hallucinantes des persiennes
Et sous les bouquets d’églantines
Disparaît la féline
Dans le jour qui décline
La chatte d’églantine
Dans la nuit bleue, c’est Chine