Les fleurs fanent
Les feuilles tombent
Les rivières creusent
Les faces fanent
Les chairs tombent
Les enfants chantent tout seul
Entendez-vous le cri de la fourmi
Le cri de l’homme est encore plus petit
La terre tourne les nuages passent
Le ciel est bleu comme au temps des grecs
Les vaches broutent et l’herbe pousse
Verte et tendre et douce
Un verre avec un fond de vin est resté sur la table
Et le vin est devenu sable rouge
La pluie tombe et tombe
Sur les collines et les érables
Z’avez des bonbons
Non pas de bonbons
Les grandes tempêtes d’automne arrivent pour arracher les feuilles
Une brume orange s’est étendue sur la ville en deuille
Il a plu toute la nuit une pluie chaude et rassurante
Pour les hommes les femmes et puis les plantes
Mais ils ont vu tant de sang qu’ils ont cru qu’il était faux
Il ne l’était pas
C’étaient leurs amis c’étaient leurs ennemis c’était leur infamie
Fallait-il qu’on en arrive là un jour
Z’avez des croissants
Non monsieur pas de croissants
Z’avez du café
Non pas de café
Z’avez des gâteaux
Non monsieur nous n’avons pas de gâteaux
Z’avez des bonbons
Non pas de bonbons
Z’avez des bonbons
Non pas de bonbons
Un petit bouquet de tulipes jaunes a pris sa place dans un pot clair
Au milieu de la table depuis hier
Une photo en noir et blanc de gens célèbres il y a longtemps
Ton père en était si fier
Même les bandits ont des amis
Même les menteurs ont une frère et une sœur
Et même moi je me méfie de moi
Mais ils m’ont trouvé comme ils trouvent tout le monde
Le spectateur et le spectacle se confondent
Le pouvoir n’a pas de cœur
Se sentiments sont litéraires
Surveillez ses mains n’écoutez pas ses mots mes frères
Z’avez des croissants
Non monsieur nous n’avons pas de croissants
Z’avez du café
Non pas de café
Z’avez des gâteaux
Non monsieur nous n’avons pas de gâteaux
Z’avez du pain
Hélas pas de pain
Z’avez des salades
Monsieur n’êtes-vous pas un peu malade
Z’avez des bonbons
Non pas de bonbons
Z’avez des bonbons
Non pas de bonbons
Z’avez des bonbons
Non pas de bonbons