Le temps de s’arrêter
Pour un matin de mai
Dans une année cinquante
Le temps de dériver
Chacun choisit son quai
Chacun choisit de l’oublier
Le temps de s’accrocher
Pour un peu remonter
Au milieu des descentes
Le temps de s’habituer
Soixante ans vont passer
Sur l’amour que l’on chante
Le temps d’une amitié
Comme celui d’un été
Quand la mémoire nous manque
Le temps de s’indigner
Devant l’humanité
Et ses petits souliers
Le temps d’apprivoiser
Toute la postérité
La brûlure à nos ventres
Le temps de s’habituer
Soixante ans vont passer
Sur l’amour que l’on chante
Le temps de négocier
Le prix qu’il faut payer
Quand rien n’est plus à vendre
Le temps de s’en aller
Puisqu’il faut en parler
Il va devoir attendre