Combien de temps déjà combien de temps passé
dans ce tunnel sous la cour des cent pas éternels
éternellement enfoui derrière la porte close
et la vitre sans tain, la peau de quartz vert
Il ne fait jamais nuit
sous ce jour de néons
mille aiguilles ont surgi
sous les paupières closes
Parfois la porte s'ouvre pour aller faire tourner
ton fantôme sur lui-même sous un ciel barbelé
quartier de sol glacé, de haute sécurité
ce soir les chiens Ninja hurleront au sous-sol
Je sais qu'il faut se taire
au loin le tonnerre gronde
éradiqué du monde
évincé de la terre
Cherche ton horizon
entre les cloisons
Le rythme carcéral
passe par la tuyaut'rie
un dialogue de misère
pour dire qu'on est en vie
ou bien qu'on fait comme si
et qu'on sait que ça n'a plus
ni le moindre sens
ni la moindre importance
Qui de ma tête
ou de mon cœur va
imploser comme une étoile ?
quel débris ou quel morceau de moi
d'abord te rejoindra, te rejoindra ?
Cherche ton horizon
entre les cloisons
Au-dehors le spectacle abject continue
et tous les doigts pointés en déluge de papier
envahissent les avenues
et tentent de boucher les pores de nos peaux
prière pour que jamais ils n'y arrivent
tout à fait
Cherche ton horizon,
traverse les cloisons...
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