Mais si tu revenais, comme revient l'été,
Comme ça, simplement,
Sans même l'appeler. . mon amie.
Mais si tu revenais, comme revient l'été,
Comme ça, simplement,
Sans même l'espérer. . mon amie.
Ne pourrais que chanter les chansons qu'autres fois
Tout ébloui d'amour, nous chantâmes à deux,
Ne pourrais que te dire, tous les mots qui parfois
Font d'un couple d'amant un sourire des dieux.
Et fou de ce cadeau que serait ton retour,
J'embrasserai ma vie en embrassant ton corps,
J'embrasserai ma vie et ma vie, à son tour,
Embrasserait ta vie pour qu'on l'embrasse encore.
Oui, oui si tu revenais comme revient l'été
Comme ça, simplement,
Sans même l'appeler. . mon amie.
Oui, oui si tu revenais, comme revient l'été
Comme ça, simplement,
Sans même l'espérer. . pour la vie.
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Cette mélodie date vraisemblablement du début des années 50, quoique elle diffère dans sa régistration des autres chansons de l'album et que la date de production est difficile à établir. En effet ce titre est le seul de l'album à être extrait de la collection privée de Mme Brel, alors que les autres sont écrits en 1953 (titres de 1-26) à Radio Hasselt et en 1962 (titre 28), pour le compte de AVRO(1). Malgré cette collocation temporelle approximative, par son style concis, simple et rêveur la mélodie fait vaguement repenser aux aires populaires de la chanson française des années '30 et seule la voix du grand Brel, tout de suite reconnaissable, nous permet de sortir de ce rêve d'antan. Ces éléments nous laissent supposer qu'initialement cette oeuvre aurait été conçue comme un simple tribut, un hommage, à la personne aimée, et non comme un enregistrement public à des fins commerciaux.
Le texte, très simple, énonce avec profondeur les joies que procurerait l'inespéré retour de l'être aimé. Ces quelques mots, dans leur universalité, sont rendu nostalgiques par le son d'une voix profonde, émue, accompagnée par les arpèges d'une guitare solitaire.
Au centre de ce thème, qui ouvre et clôture la chanson, nous retrouvons une description des sentiments que l'auteur éprouverait si cet éventuel retour, véritable " cadeau ", venait à se produire : la joie de chanter à nouveau à deux les anciennes chansons des beaux temps du premier amour; l'ardeur des mots dédiés avec des aires de poètes au tendre être chéri et qui, parfois, " font d'un couple (de jeunes et insoucieux) amants un sourire des dieux ". L'image est complétée par la répétition du verbe " embrasser " (en différentes formes grammaticales : ou polyptote) utilisée ici pour décrire ce suprême acte d'amour où les corps et les vies des deux amants se retrouveraient dans un enlacement mutuel sans cesse renouvelé.
On nous le dit avec beaucoup de passion : le retour de cet ancien amour, quoiqu'inespéré comme le retour de l'été, serait un aboutissement définitif, ou " pour la vie ".
(1). cf. site des " Editions Jacques Brel ", discographie, http : //www. jacquesbrel. be/index2. cfm ? lg=FR&pg=disco∂=cd, consulté le 12 novembre 2010
© Rum 16 novembre 2010
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