Paroles de la chanson «C'est Dit» par Calogero

C'est Dit

Des chansons, des filles, beaucoup de verres et de nuits ;
Telles étaient nos heures, telles étaient nos vies.
Futiles adolescents, tout nous était permis.
Rois de pacotille, princes démunis ;
On n'est riche que de ses amis.
C'est dit.

Dans ce premier paragraphe, il parle de son passé, de l'époque où il était jeune, adolescent, ou rien n'avait d'importance autre que d'amuser, vivre, être heureux. Quoi qu'ils fussent, quoi qu'ils soient devenus. Rien n'importe d'autre que les amis, et ce sont eux qui font notre seule fortune; leur présence.

Le temps des tempêtes arrive avant qu'on l'ait prédit ;
Amours impossibles, défaites, ironies...
Quand tout s'abîme, quand même nos rêves fuient ;
Il ne reste qu'une île, un port, un parti ;
On n'est riche que de ses amis.
C'est dit.

Dans le deuxième, il parle de la suite, quand on grandit et qu'on apprend à vivre, à souffrir, quand on arrive dans le monde réel. On n'est pas prêt, on se sent sombrer, on est abandonné, et on perd espoir, toutes nos illusions, on est seul. Alors, encore, il ne reste qu'un seul port d'attache, une seule flamme qui nous éclaire dans les ténèbres ; nos amis. Ils sont à nouveau notre seule fortune dans ce monde.

Mais quand tout s'allume, quand tout enfin nous sourit ;
Gloire, fêtes, symphonies, bravos, bijoux, frénésies.
Quand on me saoule d'imposture ou d'amnésie ;
Honneur et fortune, qu'en sais-je aujourd'hui ?
Je ne suis riche que de mes amis.
C'est dit.

Arrivé là, c'est la réussite. La vie est avancée, et il récolte le fruit de sa vie. Gloire ! Fête ! Frénésie ! Le voila récompensé, mais au fond, une aigre victoire, car dans tout ce chambardement, on se sent à nouveau seul. Au milieu des autres qui ne nous connaissent pas, qui reste-t-il ? Que faire des honneurs et de la fortune ? Tout ça l'éloigne de ce qu'il était et le saoule d'amnésie et de ce qu'il n'est pas. La vérité n'est que vers ses amis, car à la fin, et depuis le début, il n'est et ne restera qu'eux.

Une chanson comme une véritable déclaration d'amitié envers nos amis, mais qui sonne tout de même un peu idyllique. En effet, avec le temps, et ce que les gens deviennent au fil de leur vie ; la réussite, la gloire, l'argent... là où la vie nous emmène, et les chemins qu'on prend pour accomplir nos ambitions, comme diraient les Ogres : "monsieur perd ses copains".
A quel point garde-t-on nos amis au vil de la vie ? Ne changent-ils pas eux aussi autant que nous nous changeons ? Qu'en restera-t-il dans dix ans, n'en déplaise à Patrick, dans vingt ans ? Où seront-ils ? Et nous, où seront-nous... ?