While you were sleeping
The babies grew
The stars shined and the shadows moved
Time flew, the phone rang
There was a silence when the kitchen sang
Its songs competed like kids for space
We stared for hours in our maker's face
They gave us picks
Said go mine the sun
And go gold and come back when you're done
While you were sleeping
You tossed, you turned
You rolled your eyes as the world burned
The heavens fell, the earth quaked
I thought you must be, but you weren't awake
No, you were dreaming
You ignored the sun
You grew your power garden
For your little ones
And you found brides for them on christmas eve
They hung young cain from the adam trees
And danced
While you were sleeping
I tossed and I turned
Til I closed my eyes
But the future burned
Through the planet turned a hair gray
As I relived the day
While you were sleeping
The money died
Machines were harmless and the earth sighed
Through the wind you slept sound
And gravity caught my love around
The ocean rose, sang about decay
While witches flew
And the mermaids stayed
Full of dreams, you overslept
And keeping with the quiet, through the walls I crept
I walked on tiptoe, sent darkness swirling over all the kitchen
In the early morning
I'll never catch up to you
Who sleeps so sound
My arms are useless
My heart beats too loud to go to sleep
My mind's too crowded
While you were sleeping
The time changed
All your things were rearranged
Your vampire mirrors face to face
They saw forever out into space
And found you dreaming in black and white
While it rained in all the colors of the night
I watched the TV's memories
Championships vanished to sea
Could it be, my honey between you and me
So I waited for the riddled sky
To dissolve again by the sunrise
And I've made a death suit for life
For my father's ill widowed wife
Did you have that strangest dream before you woke
Cause in your gown you had the butterfly stroke
Did it escape you like some half-told joke
When you reached for your plume of smoke
And it'll haunt you
My honey bee,
Anyone who's anyone
Has that same dream.
Were you falling,
Were you flying,
Were you calling out
Or were you dying ?
But thank god you're up now,
Let's stay this way,
Else there'll be no mornings
And no more days.
'Cause when we're dreaming
The babies grow,
The stars shine
And the shadows flow.
Time flies,
The phone rings,
There is a silence
When everbody tries to sing.
Pendant que tu dormais
Les bébés ont grandi
Les étoiles ont brillé et les ombres se sont mises à bouger
Le temps s'est écoulé, le téléphone a sonné
Le silence s'est fait quand la cuisine a chanté
Ses chansons se battaient comme des gosses qui veulent de la place
Nous avons passé des heures à contempler le visage de nos créateurs
Ils nous ont donné des pioches
Ils nous ont dit d'aller creuser dans le soleil
D'aller y chercher de l'or et de revenir quand nous en aurions trouvé
Pendant que tu dormais
Tu t'es agité, tu t'es retourné
Tu as détourné les yeux pendant que le monde brûlait
Les cieux sont tombés, la terre a tremblé
Je te croyais éveillé, mais je me trompais
Oui, tu rêvais
Et sans te préoccuper du soleil
Tu as entretenu un jardin des merveilles
Pour tes petits protégés
Et tu leur as trouvé des femmes à la veille de Noël
Ils ont pendu le jeune Cain à l'arbre d'Adam
Et ils ont dansé
Pendant que tu dormais
Je me suis agité, je me suis retourné
Jusqu'à fermer les yeux
Mais le futur brûlait
La planète a commencé à avoir des cheveux gris
Et je revivais la journée
Pendant que tu dormais
L'argent est mort
Les machines étaient impuissantes et la terre a soupiré
Tu dormais paisiblement sous le souffle du vent
Et la gravité a attiré l'amour à moi
L'océan s'est soulevé, a entonné une chanson sur le déclin
Les sorcières se sont envolées
Et les sirènes sont restées
Perdu dans tes rêves, tu ne t'es pas réveillé
Sans briser le silence, j'ai rampé à travers les murs
Je marchais sur la pointe des pieds, et j'ai dispersé l'obscurité dans la cuisine
Au petit matin
Je ne te rattraperai jamais
Toi qui dors si paisiblement
Mes bras m'encombrent
Mes coeur bat trop fort pour que je puisse trouver le sommeil
Et mon esprit est trop occupé
Pendant que tu dormais
Les temps ont changé
Tout ce que tu as fait a été réinventé
Tes miroirs vampires se sont fait face
Ils ont vu l'éternité dans l'espace
Et t'ont trouvé en train de rêver en noir et blanc
Pendant qu'il pleuvait de toutes les couleurs de la nuit
J'ai regardé les souvenirs de la télé
Les championnats se sont noyés dans la mer
Serais-ce mon abeille entre toi et moi
Alors j'ai attendu que l'énigme du ciel
Soit résolue par le lever du soleil
Et j'ai cousu un habit mortuaire pour vivants
Pour la veuve éplorée de mon père
As-tu fait le plus étrange des rêves avant de te réveiller
Dans ta robe tu faisais la brasse papillon
Mais ça a du t'échapper, comme une blague à moitié comprise
Alors que tu essayais d'attraper des volutes de fumée
Et ça te hantera
Mon abeille
N'importe qui qui est n'importe qui
Fait le même rêve
Est-ce que tu tombais
Est-ce que tu volais
Est-ce que tu appelais
Ou est-ce que tu mourais
Mais grâce à dieu te voilà réveillé
Ne changeons rien
Sinon il n'y aura plus de matins
Et plus de lendemains
Parce que quand nous dormons,
Les bébés grandissent
Les étoiles brillent
Et les ombres défilent
Le temps s'envole
Le téléphone sonne
Et le silence se fait
Quand tous tentent de chanter
Elvis Perkins. Plutôt du genre à passer inaperçu, et pourtant c'est un mec dont on savait déjà pas mal de choses avant même d'avoir entendu les premières notes de son +album. On connaissait ses cheveux en bataille, ses lunettes, on connaissait son prénom (merde s'appeler Elvis quand on fait de la musique ça doit pas être facile à porter) +et même son nom (pas de coïncidence, Elvis est bien le fils d'Anthony, l'acteur. Auteur rapport avec Carl par contre) ; surtout, on savait qu'il s'était retrouvé orphelin +trop tôt : son père meurt du sida en 92 et sa mère était une passagère d'un des deux avions du 11 Septembre 2001.
C'est pour ça, aussi, qu'on a pas mal parlé de cet album. Il écrit les 6 premiers morceaux avant le 11 Septembre, et les 5 suivants après la mort de sa mère. La coupure est +nette, et Elvis accouche malgré lui d'un genre de concept-album involontaire, façonné par le destin.
Mais si c'est le destin qui s'est retrouvé en charge de la conceptualisation d'Ash Wednesday, c'est bel et bien Perkins, et lui seul, qui se charge de la direction +artisitique.
Et on se retrouve à se poser cette question : en oubliant tout ce qu'on sait déjà de lui, qui est Elvis Perkins ?
Un folkeux. Tout simplement. Un folkeux magnifique, avec une signature vocale, un jeu de guitare classieux et une plume miraculeusement chopée au vol alors qu'elle +déambulait, en apesanteur, sur les vents de l'inspiration divine (et pas arrachée au cul d'un quelconque pigeon, comme c'est le cas de la plupart des folkeux d'aujourd'hui) ; +pas un folkeux de plage à deux balles façon Jack Johnson, pas un pop-folkeux adolescent comme Juston Nozuka, pas un folkeux pseudo-hippie à la Devendra Banhart, non. +En fait, il y surtout, à mes yeux, deux grandes références folk qui s'imposent : Dylan (mais à quel folkeux qui se respecte cete référence ne s'impose-t-elle pas ? ) pour le +style parfois surréaliste et certaines rythmiques, et, surtout, Springsteen, parce qu'ils ont pour point commun d'être tous deux des chanteurs folk au potentiel énorme +mais qui se refusent encore et toujours au dépouillement, alors que c'est clairement ce pour quoi ils sont faits. Il va sans dire que la comparaison avec Springsteen et +Dylan s'arrête là. Bien que prometteur, Perkins doit faire ses preuves. Mais je crois en lui.
Et voilà comment commence Ash Wednesday. Guitare, voix. Un rythmique qui s'avance et qui recule, comme la marée. La voix de Perkins, vaguement plaintive. Il nous +raconte une histoire, il parle à celui/celle qui dort, lui raconte tout ce qui s'est passé pendant ce temps là. Puis, une basse. Une batterie. Le rythme devient plus soutenu, +plus structuré, comme si la batterie contenait la volubilité de la gratte.
Difficile à dire de quoi parle ce morceau. Du monde, du destin. D'une histoire personnelle, de Dieu peut-être ? On y trouve une ou deux références bibliques après tout. On +y trouve du vaste et de l'intime, du terre-à-terre, du surréaliste et du symbolique.
Des cymbales. Et des cuivres, puis des choeurs. La machine s'emballe. Elvis aussi. Ses paroles suivent. +
While You Were Sleeping est un morceau en forme de pyramide inversée, qui part de presque rien pour se construire progressivement, au fur et à mesure que les éléments +s'y ajoutent. Partir de rien, pour arriver à quelque chose d'extraordinairement riche et dense, comme la vie. Partir de nulle part, pour arriver plus loin que tout, comme un +rêve. Et finir en fondu, alors que l'infini sommet de l'édifice se perd dans les nuages.
Voilà tout ce dont parle While You Were Sleeping.
Vous êtes bien avancés hein ?
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