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Paroles et traduction de la chanson «Où C'est Qu'j'ai Mis Mon Flingue ?» par Renaud

Où C'est Qu'j'ai Mis Mon Flingue ? (Où C'est Qu'j'ai Mis Mon Flingue ?)

Cette chanson, je pense, résume bien la pensée de Renaud, dans ce qu'il a de provoquant et de colérique (bien que ce ne soit plus le cas aujourd'hui mais soit). Il chante donc cette chanson pour mettre bien les points sur les "i", à ce stade de sa carrière, remettre les choses au point : lui, ce qu'il veut, c'est nous frapper bien dans le bide, nous en mettre plein les dents, que ce soit par des caresses ou des coups.
Il accuse tout d'abord les journaux, les médias, tout ça, qui le font passer pour une merde qui chante de la soupe, ou un gars superficiel et démago, récupéré par la société. Mais il veut que les choses soient claires : ces connards qui foutent en l'air tout ce qu'il essaye de construire, ils peuvent aller se faire foutre ; ce n'est pas le cas, et il va le montrer. Qu'on ne lui prête pas d'idéaux débiles qui ne sont pas les siens, ces médias et ces commerciaux qui le descendent racontent n'importe quoi. - Référence à Ferrat dans le 3e couplet : il se place à l'encontre de cette idée romantique "la femme est l'avenir de l'homme" (reprise et détournement des paroles), et proclame son nihilisme quant à l'avenir de quoi que ce soit d'humain.
Et c'est pas ces bourgeois "incurables" (bourgeoisie comme une maladie), dans leurs torchons, ou ces cons à la télé qui le feront virer de bord, qui le "récupèrerons", et même un Olympia pour lui tout seul (symbole de reconnaissance musicale suprême, quand même) ne lui fera pas fermer sa gueule ; tant qu'il aura des choses à dire - et il en aura - il ne se gênera pas, même étouffé par la célébrité ; au diable l'image sociale, rien à foutre !

Et tout ces gens qui l'écoutent et qui semblent ne rien comprendre de ce qu'il raconte. Il passe son temps à dire ce qu'il pense, et t'en as qui semblement totalement à l'ouest. Tien, des flics qui le saluent, qui lui demandent un autographe... Non mais franchement ! Bordel ! Il le répète clairement : il HAIT tout symbole de pouvoir et d'autorité ! Alors qu'on vienne pas le faire chier avec ces flicaillons de merde qui le prennent pour ce qu'il n'est pas ! Il ne veut pas être ce qu'on nomme "citoyen" dans votre société minable, il n'ira pas voter pour "celui qui les f'ra crever" un président dont il ne veut pas la domination (on reconnait là son penchant anarchiste en toute majesté), tous les systèmes sont dégueulasses...
Il crache sur la France, sur l'image qu'elle véhicule, sur ce patriotisme gerbatif, ce nationalisme soft dont tout le monde se revendique fièrement. Putain de république française...

Evidemment, aujourd'hui, on peut juger avec plus de détachement cette chanson, et s'attrister de voir que ce Renaud là est mort depuis longtemps. Voyez, l'Olympia qui lui a fait fermer sa gueule, voyez, comme ILS l'ont récupéré, comme ILS lui ont fait fermer sa gueule... Voyez maintenant ce qu'il est devenu. Il ne croit plus en rien, il est rentré dans le rang, il s'est trahi, il s'est moutonné. Adieu, Renaud. Il aurait au moins du arrêter là, pour la mémoire de ceux qui ont cru en lui. Si c'est ça vieillir, je préfère crever là.

J'veux qu'mes chansons soient des caresses,
J'veux qu'mes chansons soient des caresses,
Ou bien des poings dans la gueule ;
Ou bien des poings dans la gueule ;
A qui ce soit que je m'agresse,
A qui ce soit que je m'agresse,
J'veux vous remuer dans vos fauteuils ;
J'veux vous remuer dans vos fauteuils ;
Alors écoutez-moi un peu
Alors écoutez-moi un peu
Les pousse-mégots et les nez-d'boeux,
Les pousse-mégots et les nez-d'boeux,
Les ringards, les folkeux, les journaleux :
Les ringards, les folkeux, les journaleux :

D'puis qu'y a mon nom dans vos journaux,
D'puis qu'y a mon nom dans vos journaux,
Qu'on voit ma tronche à la télé ;
Qu'on voit ma tronche à la télé ;
Où j'vends ma soupe empoisonnée,
Où j'vends ma soupe empoisonnée,
Vous m'avez un peu trop gonflé ;
Vous m'avez un peu trop gonflé ;
J'suis pas chanteur pour mes copains
J'suis pas chanteur pour mes copains
Et j'peux être teigneux comme une chien.
Et j'peux être teigneux comme une chien.

J'déclare pas avec Aragon
J'déclare pas avec Aragon
Qu'le poète a toujours raison ;
Qu'le poète a toujours raison ;
La femme est l'avenir des cons,
La femme est l'avenir des cons,
Et l'homme n'est l'avenir de rien,
Et l'homme n'est l'avenir de rien,
Moi mon av'nir est sur le zinc
Moi mon av'nir est sur le zinc
D'un bistrot des plus cradingues,
D'un bistrot des plus cradingues,
Mais bordel, où c'est qu'j'ai mis mon flingue ?
Mais bordel, où c'est qu'j'ai mis mon flingue ?

J'vais pas m'laisser emboucaner
J'vais pas m'laisser emboucaner
Par les fachos, par les gauchos ;
Par les fachos, par les gauchos ;
Tous ces pauvres mecs endoctrinés
Tous ces pauvres mecs endoctrinés
Qui foutent ma révolte au tombeau,
Qui foutent ma révolte au tombeau,
Tout ceux qui m'traitent de démago
Tout ceux qui m'traitent de démago
Dans leur torchon qu'j'lirai jamais :
Dans leur torchon qu'j'lirai jamais :
"Renaud c'est mort, il est récupéré"
"Renaud c'est mort, il est récupéré"

Tous ces p'tits bourgeois incurables
Tous ces p'tits bourgeois incurables
Qui parlent pas, qu'écrivent pas : qui bavent,
Qui parlent pas, qu'écrivent pas : qui bavent,
Qui vivront vieux leur vie d'minable,
Qui vivront vieux leur vie d'minable,
Ont tous dans la bouche un cadavre ;
Ont tous dans la bouche un cadavre ;
T'façon j'chante pas pour ces blaireaux,
T'façon j'chante pas pour ces blaireaux,
Et j'ai pas dit mon dernier mot...
Et j'ai pas dit mon dernier mot...

C'est sûr'ment pas un disque d'or
C'est sûr'ment pas un disque d'or
Ou un Olympia pour moi tout seul
Ou un Olympia pour moi tout seul
Qui me feront virer de bord,
Qui me feront virer de bord,
Qui me feront fermer ma gueule ;
Qui me feront fermer ma gueule ;
Tant qu'y aura d'la haine de mes s'ringues
Tant qu'y aura d'la haine de mes s'ringues
Je n'chant'rai que pour les dingues,
Je n'chant'rai que pour les dingues,
Mais bordel, où c'est qu'j'ai mis mon flingue ?
Mais bordel, où c'est qu'j'ai mis mon flingue ?

Y'a pas qu'les mômes dans la rue
Y'a pas qu'les mômes dans la rue
Qui m'collent au cul pour une photo,
Qui m'collent au cul pour une photo,
Y'a même des flics qui me saluent,
Y'a même des flics qui me saluent,
Qui veulent que j'signe dans leurs calots ;
Qui veulent que j'signe dans leurs calots ;
Moi j'crache dedans et j'crie bien haut
Moi j'crache dedans et j'crie bien haut
Que l'bleu marine me fait gerber ;
Que l'bleu marine me fait gerber ;
J'aime pas l'travail, la justice, et l'armée.
J'aime pas l'travail, la justice, et l'armée.

C'est pas d'main qu'on m'verra marcher
C'est pas d'main qu'on m'verra marcher
Avec les connards qui vont aux urnes ;
Avec les connards qui vont aux urnes ;
Choisir c'lui qui les f'ra crever,
Choisir c'lui qui les f'ra crever,
Moi ces jours-là j'reste dans ma turne ;
Moi ces jours-là j'reste dans ma turne ;
Rien à foutre de la lutte de crasse,
Rien à foutre de la lutte de crasse,
Tous les systèmes sont dégueulasses...
Tous les systèmes sont dégueulasses...

J'peux pas encaisser les drapeaux
J'peux pas encaisser les drapeaux
- Quoiqu'le noir soit le plus beau -
- Quoiqu'le noir soit le plus beau -
La Marseillaise, même en reggae,
La Marseillaise, même en reggae,
Ca m'a toujours fait dégueuler ;
Ca m'a toujours fait dégueuler ;
Les marches militaires ça m'déglingue,
Les marches militaires ça m'déglingue,
Et votre république, moi j'la tringle,
Et votre république, moi j'la tringle,
Mais bordel, où c'est qu'j'ai mis mon flingue ?
Mais bordel, où c'est qu'j'ai mis mon flingue ?

D'puis qu'on m'a tiré mon canif
D'puis qu'on m'a tiré mon canif
Un soir, au métro Saint-Michel,
Un soir, au métro Saint-Michel,
J'fous plus mes pieds dans une manif'
J'fous plus mes pieds dans une manif'
Sans un nunchak' ou un cocktaïl ;
Sans un nunchak' ou un cocktaïl ;
A Longwy comme à Saint-Lazarre,
A Longwy comme à Saint-Lazarre,
Plus de slogans face aux flicards,
Plus de slogans face aux flicards,
Mais des fusils, des pavés, des grenades.
Mais des fusils, des pavés, des grenades.

Gueuler contre la répression
Gueuler contre la répression
En défilant Bastille-Nation ;
En défilant Bastille-Nation ;
Quand mes frangins crèvent en prison
Quand mes frangins crèvent en prison
Ça donne une bonne conscience aux cons,
Ça donne une bonne conscience aux cons,
Au nez-d'boeux, aux pousse-mégots
Au nez-d'boeux, aux pousse-mégots
Qui foutent ma révolte au tombeau...
Qui foutent ma révolte au tombeau...

Si un jour j'me r'trouve la gueule par terre
Si un jour j'me r'trouve la gueule par terre
Sûr qu'ce s'ra d'la faute à Baader,
Sûr qu'ce s'ra d'la faute à Baader,
Si j'crève le nez dans le ruisseau
Si j'crève le nez dans le ruisseau
Sûr qu'ce s'ra d'la faute à Bonnot ;
Sûr qu'ce s'ra d'la faute à Bonnot ;
Pour l'instant ma gueule est sur le zinc
Pour l'instant ma gueule est sur le zinc
D'un bistrot des plus cradingues,
D'un bistrot des plus cradingues,
Mais faites gaffe... j'ai mis la main sur mon flingue.
Mais faites gaffe... j'ai mis la main sur mon flingue.

 
Publié par 13013 4 5 7 le 9 mars 2009 à 19h.
Marche à L'ombre (1980)
Chanteurs : Renaud

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