Vieux Bouc (Vieux Bouc)
Extrait du premier album de Mylene, Cendres de Lune, "Vieux Bouc" est une chanson qui apparaît sous forme de jeu sexuel entre rejet et désir.
Tout d'abord le titre : le terme de "vieux bouc" est une allusion aux satyres de l'antiquité grecque, c'est-à-dire des hommes-bouc (tout le monde a en tête Philoctète dans le dessin animé Hercule, chez Walt Disney). Les satyres sont réputés grossiers, "boivent, jouent de l'aulos, dansent et poursuivent de leurs ardeurs des ménades et des jeunes filles qui leur résistent (ils s'en prennent même parfois à l'âne qui sert de monture à Dionysos). Leurs représentations ont presque toujours un but comique. " (source Wikipédia).
Or Mylene s'attaque précisément à ce mythe, mais ne se contente pas d'aborder le sujet : chaque fois l' "araignée rousse" ingère le contenu de ses sources pour en délivrer sa propre version.
Ici, Mylene joue donc sur le mythe des satyres (celui de la chanson est un vieux bouc, donc un vieil obsédé pervers et lubrique... "Beurk" avez-vous dit ? ^^), mais aussi sur un thème récurrent dans son propre univers : l'enfance effarouchée mais désireuse de "grandir".
Dès la première phrase, Mylene donne le ton : "Humm, Vieux bouc je vous sens fébrile". Fébrile signifie "animé par la fièvre". Bon, on se doute bien que le monsieur en question n'a pas attrapé la grippe ; c'est bien de la fièvre sexuelle qu'il s'agit. Si elle le "sent", c'est donc qu'il y a un côté sensoriel (tactile ? ), donc y aurait-il un rapprochement dès le début de la chanson ? Visiblement oui ! En effet, l'ébat nous est présenté à la ligne suivante : "Aimez-vous mon petit nombril ? " Centre du corps humain, le nombril est aussi une zone érogène (à bon entendeur... ! ) et on le dévoile généralement pour attirer l'oeil et s'offrir sexuellement (pour celles qui montrent encore leur nombril vous avez tout compris ! ).
Mylene use d'une métaphore : "J'entends hurler dans le vent / est-ce le cri d'un chien d'un enfant ? "
Le vent, comme toujours symbole de liberté, est troublé par un cri, qui peut être celui d'un enfant. Mylene, comme on le verra par la suite, est promise à un "vieux bouc", or on se doute qu'elle est bien jeune (puisqu'elle le traite de "vieux"), et donc peut-être encore une enfant (mentalement en tout cas... Ah Giorgino quand tu nous tiens... ). Mylene est donc troublée dans son enfance/sa puberté par le devoir de s'unir à un vieux... et un vieux satyre qui-plus-est ! Et le terme de "chien" nous fait comprendre ce qu'elle ressent : elle a l'impression d'être un animal, un jouet sexuel.
Au couplet, Mylene interpelle le Vieux bouc pour savoir s'il est "fragile", c'est-à-dire sensible (à ses charmes). Les cloches matines font penser à un thème religieux, que nous confirme la ligne suivante : "L'hymen sera mon présent". Le double sens du mot "hymen" (qui signifie "mariage" et qui désigne la "petite membrane qui ferme partiellement l'orifice vaginal, à 1 cm environ de l'entrée de celui ci", et que l'homme "perce" lors de la première expérience sexuelle). Elle serait donc vierge et prête à être mariée à un vieux satyre (les vieux pervers adorent les jeunes vierges... ). "Maintenant j'ai l'enfer dans le sang" : cela signifie qu'elle est offerte en pâture à ce vieux bouc, dont elle doit assouvir tous les désirs, même les plus ignobles (c'est-à-dire dignes de "l'enfer"). Par ailleurs le terme de sang rappelle le mot "hymen" car la première expérience sexuelle peut provoquer des écoulements sanguins chez la jeune fille.
Pour ce qui est du refrain :
"Ma petite âme est sale" : Mylene, d'avoir perdu sa virginité avec un vieux satyre, se sent souillée
"Prends-la nue dans tes bras" : Pourtant elle en redemande ? A moins que ça ne soit pour "prendre l'habitude" d'être ainsi salie
"Et je m'en irai loin, si loin, si loin" : On suppose à ce moment qu'elle a touché le "7e Ciel" ? (voir "Libertine" et "Au bout de la Nuit")
"Loin de toi, vieux malin ! " : Mais cet ajout tranche avec la supposition ci-dessus. On se demande comment elle fait pour être "loin" du vieux bouc si elle est dans ses bras... Peut-être pense-t-elle à quelqu'un d'autre pendant l'acte et c'est justement ce qui lui permet de s'évader. (aurait-elle un amant ? ou quelqu'un qu'elle aimait avant d'avoir été contrainte à se marier avec le vieux bouc ? )
"Ma petite âme a mal" : La douleur suggère ici l'acte sexuel et la déchirure de l'hymen (au sens anatomique du terme)
"Prends-moi nue dans tes bras" / "Et on s'en ira loin, si loin, si loin" : Voir ci-dessus
"Oh... vieux malin ! " : le mot "malin" fait référence au nom qu'on donnait à Satan au Moyen-âge "Le Malin". Mylene considère le vieux bouc comme un diable, un démon, duquel elle veut s'éloigner ("loin si loin").
Le 3e couplet annonce le mariage : "C'est l'heure du baptême, je vous aime devant l'éternel". L'image est assez éloquente puisqu'on suppose que l'éternel représente Dieu (donc un mariage à l'église). Le fait de rapprocher le thème de la religion avec le Vieux bouc met en évidence l'antipathie de Mylene pour le catholicisme qui admet qu'une jeune et jolie vierge soit mariée à un vieux porc lubrique... Où est donc la morale de l'Eglise ? !
En réponse à cela, Mylene reprend des termes de Sartre : "L'enfer c'est les autres". Elle ajoute "en ce monde, on est tous des vôtres". Elle lance donc une attaque à l'Eglise, qui prétend que tout le monde lui appartient ("on est tous des vôtres") et que ceux qui ne veulent pas se plier à l'Eglise ("les autres") seront envoyés en enfer. Ainsi, Mylene est contrainte à se laisser marier, sinon elle périra en Enfer...
Or on sait qu'elle y est déjà : "J'ai l'enfer dans le sang".
Le rire répété, "Ha, ha ! ", laisse sous-entendre que Mylene se met à rire de son propre sort, comme si elle devenait folle (à nouveau l'un des thèmes farmeriens par excellence).
Elle achève sa chanson sur un soupir de soulagement (ou de douleur ? ) : "Oh ! Vieux bouc... "
L'acte sexuel s'est sans doute enfin terminé, et elle est soulagée que le supplice s'achève.
Humm...
Humm...
Vieux bouc, je vous sens fébrile
Vieux bouc, je vous sens fébrile
Aimez-vous mon petit nombril ?
Aimez-vous mon petit nombril ?
J'entends hurler dans le vent
J'entends hurler dans le vent
Est-ce le cri d'un chien, d'un enfant ?
Est-ce le cri d'un chien, d'un enfant ?
Vieux bouc, êtes-vous fragile ?
Vieux bouc, êtes-vous fragile ?
Aimez-vous mes cloches matines ?
Aimez-vous mes cloches matines ?
L'hymen sera mon présent
L'hymen sera mon présent
Maintenant, j'ai l'enfer dans le sang
Maintenant, j'ai l'enfer dans le sang
[Refrain 1]
[Refrain 1]
Ma petite âme est sale
Ma petite âme est sale
Prends-la nue dans tes bras
Prends-la nue dans tes bras
Et je m'en irai loin, si loin, si loin
Et je m'en irai loin, si loin, si loin
Loin de toi, vieux malin !
Loin de toi, vieux malin !
[Refrain 2]
[Refrain 2]
Ma petite âme a mal
Ma petite âme a mal
Prends-moi nue dans tes bras
Prends-moi nue dans tes bras
Et on s'en ira loin, si loin, si loin
Et on s'en ira loin, si loin, si loin
Oh... vieux malin !
Oh... vieux malin !
Hé !
Hé !
Vieux bouc, c'est l'heure du baptème
Vieux bouc, c'est l'heure du baptème
Je vous aime devant l'éternel
Je vous aime devant l'éternel
Je sais, l'enfer c'est les autres
Je sais, l'enfer c'est les autres
En ce monde, on est tous des vôtres
En ce monde, on est tous des vôtres
Ha, ha ! [x9]
Ha, ha ! [x9]
[Refrain 1] + [Refrain 2]
[Refrain 1] + [Refrain 2]
Oh ! Vieux bouc...
Oh ! Vieux bouc...
Vos commentaires
Un autre thème abordable serait celui d'un rite de sorcellerie, le Sabbat. Le vieux bouc serait le lien avec diable et donc, Mylene participerait à ce genre de réunions. En parlant de baptême, il s'agirait de communion avec le diable (d'où le mot "Malin") mais après ces expériences douteuses, Mylene se sentirait coupable et voudrait la rédemption : "Je m'en irai loin si loin de toi".
Si vous avez d'autres explications faites-moi signe ! ;-)
est ce le cri d'un chien d'un enfant ? : un sacrifice humain ou animal en l'honneur de satan
J'aime beaucoup cet album ^^