Stuck Inside Of Mobile With The Memphis Blues Again
(Coincé En Plein Mobile A Regretter Memphis)
Oh, the ragman draws circles
Il y a ce clochard qui tourne en rond
Up and down the block.
En parcourant le quartier
I'd ask him what the matter was
Je lui demanderais bien ce qui ne va pas
But I know that he don't talk.
Mais je sais qu'il ne parlera pas
And the ladies treat me kindly
Et les dames me traitent avec douceur
And furnish me with tape,
Et me donnent de quoi m'habiller
But deep inside my heart
Mais au fond de mon cœur
I know I can't escape.
Je sais que je ne pourrai pas m'en sortir
(Chorus)
(Refrain)
Oh, Mama, can this really be the end,
Oh, maman, est-ce que je vais vraiment finir
To be stuck inside of Mobile
Coincé en plein Mobile
With the Memphis blues again.
A regretter Memphis
Well, Shakespeare, he's in the alley
Il y a Shakespeare dans une ruelle
With his pointed shoes and his bells,
Avec ses chaussures à pointes et ses clochettes
Speaking to some French girl,
Il parle à une fille française
Who says she knows me well.
Qui prétend bien me connaître
And I would send a message
J'enverrai bien un message
To find out if she's talked,
Pour savoir de quoi elle parle
But the post office has been stolen
Mais on a volé le bureau de poste
And the mailbox is locked.
Et la boîte aux lettres est verrouillée
(Chorus)
(Refrain)
Mona tried to tell me
Mona m'avait prévenu
To stay away from the train line.
De ne pas m'approcher des rails
She said that all the railroad men
Elle disait que les cheminots
Just drink up your blood like wine.
Buvaient le sang comme du vin
An' I said, "Oh, I didn't know that,
Et j'ai répondu "Oh, je ne savais pas
But then again, there's only one I've met
Jusque là je n'en ai rencontré qu'un seul
An' he just smoked my eyelids
Il a juste fumé mes paupières
An' punched my cigarette. "
Et fait tomber ma cigarette"
(Chorus)
(Refrain)
Grandpa died last week
Grand-père est mort la semaine dernière
And now he's buried in the rocks,
Et maintenant il repose sous la terre
But everybody still talks about
Mais tout le monde raconte encore
How badly they were shocked.
Qu'ils ont été très secoués
But me, I expected it to happen,
Pourtant moi je savais que ça arriverait
I knew he'd lost control
Je savais qu'il avait perdu la tête
When he built a fire on Main Street
Quand je l'ai vu allumer un feu sur Main Street
And shot it full of holes.
Pour ensuite faire des trous dedans
(Chorus)
(Refrain)
Now the senator came down here
Le sénateur est venu par ici
Showing ev'ryone his gun,
Il a montré son flingue à tout le monde
Handing out free tickets
En offrant des billets gratuits
To the wedding of his son.
Pour le mariage de son fils
An' me, I nearly got busted
Moi j'ai presque failli être flingué
An' wouldn't it be my luck
Je n'aurais pas de chance
To get caught without a ticket
Si on me coinçais sans billet
And be discovered beneath a truck.
On me retrouverais sous un camion
(Chorus)
(Refrain)
Now the preacher looked so baffled
Le pasteur a eu l'air troublé
When I asked him why he dressed
Quand je lui ai demandé pourquoi il s'habillait
With twenty pounds of headlines
Avec 9. 09 kilos de gros titres
Stapled to his chest.
Agraffés à sa poitrine
But he cursed me when I proved it to him,
Et il m'a même maudit quand je lui ai prouvé
Then I whispered, "Not even you can hide.
Alors j'ai murmuré "même vous vous ne pouvez vous cacher
You see, you're just like me,
Voyez, vous ne valez pas mieux que moi
I hope you're satisfied. "
J'espère que ça vous convient"
(Chorus)
(Refrain)
Now the rainman gave me two cures,
Mon dealer m'a donné deux remèdes
Then he said, "Jump right in. "
Et il m'a dit "Eclate-toi"
The one was Texas medicine,
Le premier était une spécialité texane
The other was just railroad gin.
Et l'autre du gin de cheminot
An' like a fool I mixed them
J'ai déconné en mélangeant les deux
An' it strangled up my mind,
Et ça m'a mis à l'envers
An' now people just get uglier
Les gens autour de moi ont perdu de leur beauté
An' I have no sense of time.
Et j'ai perdu la notion du temps
(Chorus)
(Refrain)
When Ruthie says "come see her
Quand Ruthie a dit "Viens la voir
In her honky-tonk lagoon,
Dans son lagon douteux
Where I can watch her waltz for free
Où je peux la regarder valser sans payer
'Neath her Panamanian moon. "
Pas loin de sa lune Panaméenne"
An' I say, "Aw come on now,
Et j'ai répondu "Ah, arrête
You must know about my debutante. "
Tu sais pour ma nouvelle copine"
An' she says, "Your debutante just knows what you need
Et elle m'a dit "Ta nouvelle copine sait ce dont tu as besoin
But I know what you want. "
Mais je sais ce dont tu as envie"
(Chorus)
(Refrain)
Now the bricks lay on Grand Street
Les briques s'étalent sur Grand Street
Where the neon madmen climb.
Où les dingues font de l'escalade
They all fall there so perfectly,
Ils tombent tous de manière si harmonieuse
It all seems so well timed.
Leur timing est parfait
An' here I sit so patiently
Et je suis assis là à attendre
Waiting to find out what price
De découvrir à combien s'élève le prix
You have to pay to get out of
A payer pour éviter de
Going through all these things twice.
Faire deux fois les mêmes erreurs
(Chorus)
(Refrain)
____________
(Pour l'anecdote je récupère ce morceau parce que ça fait 3 mois qu'il est dans la liste des traductions abandonnées et qu'il me fait de la peine... )
Perplexe, je suis juste perplexe. C'est ce genre de morceau qui peut faire sérieusement douter un traducteur de sa capacité à comprendre la langue de Shakespeare. Couplet après couplet, je n'ai cessé de me demander : "Mais putain c'est quoi ce merdier ? ". Des paroles complètement hallucinées, proche du délire total, des références obscures... Si la légende ne disait pas que c'est Dylan qui a fait fumer de l'herbe aux Beatles pour la première fois, on pourrait se poser des questions. Et là, soudain, c'est LA révélation, sur l'article de wikipedia consacré à cette chanson : "The song has very surrealistic lyrics. ". Comme c'est beau. Moi-même je n'aurais pas mieux dit. Voilà, en une phrase, l'explication est éludée. Comment ne pas se faire chier à expliquer une chanson incompréhensible ? Dire qu'elle a des paroles surréalistes ! Chapeau...
N'empêche, le morceau "Stuck Inside Of Mobile With The Memphis Blues Again" apparaît sur l'album "Blonde on Blonde" de Bob Dylan, qui est considéré par la critique comme son meilleur album et excusez du peu, comme le "9ème meilleur album de tous les temps" par le magazine Rolling Stone. Y a pas à dire, ça en jette !
Alors voilà, je pourrais vous raconter que Blonde on Blonde est le 7ème album de Dylan et qu'il est enregistré entièrement avec un groupe rock, évènement qui se produit pour la deuxième fois après "Highway 61 Revisited" ("Bringing it all back home" n'était que le début du passage de la folk à un son plus rock), qu'il est considéré comme le premier double album de l'histoire du rock et que le morceau auquel nous nous intéressons ici est une des chansons méconnues mais cultes de Dylan, mais est-ce que ça nous éclairera vraiment sur les paroles ? Non, pas tant que ça, finalement... Au passage si ma traduction ne vous plaît pas, je vous invite à aller voir celle qui figure dans le hors-série des Inrocks2 consacré à Dylan, elle est très bien aussi.
(Vous constaterez que je n'ai toujours rien expliqué du tout : "Sadistickiller est un escroc" ? Ouais, ça se peut)
Paroles obscures, troubles, nébuleuses, on pourra dire ce qu'on veut, ce morceau ressemble un peu à un voyage dans le monde de Dylan : en allant plus loin (au point où j'en suis, je peux me le permettre), on pourrait même dire qu'il a des allures de texte écrit en écriture automatique (écrire sous la dictée de son subconscient en se libérant de toutes les règles que lui imposent la morale ou la logique) ; Dylan nous montre en quelque sorte l'album photo de son imaginaire sans se donner la peine de nous expliquer ce que nous voyons et quels sont les personnages présents.
Le premier qui ose dire qu'il se reconnaît dans cette chanson est donc bon pour l'asile, en clair.
Cependant, si on s'en donne vraiment la peine, on peut trouver quelques grands thèmes, tels la pauvreté (avec le clochard), la littérature anglaise (Shakespeare), influence potentielle de Dylan (ce qui reste à vérifier), l'alcool, la drogue, les cheminots (j'ai pas compris le trip avec les cheminots d'ailleurs), la médiatisation volontaire de la vie privée des politiques (le sénateur qui offre des billets pour le mariage de son fils), la religion, etc...
Bref.
Dylan aura ma santé mentale, j'en ai bien peur, je reste cependant persuadé que lui-même n'est pas foutu d'expliquer de quoi il parle, voilà.
Vos commentaires
Bon, c'est clair, comme tu l'as dit, je ne vois pas trop ce qu'il y a à expliquer. Y'a pas vraiment de lien avec sa vie privée (je pense, après tout, je n'ai jamais été un asticot dans son cerveau) et ici il déblatère un peu toutes ses visions imaginaires ou non. Et les couplets n'ont pas vraiment de lien entre eux, donc c'est assez difficile à comprendre. Et je pense que c'est bien la chanson la plus tordue de Dylan dans cette album, qui est plutot relax côté paroles (I want you, One of us must know, Just like a Woman -bon je vais pas toutes les faire ;-) ) contrairement à Bringing it all back home, là coté histoires ça envoie :-D - d'ailleurs j'aime beaucoup Bob Dylan's 115th dream, surtout la derniere phrase du long périple : 'His name was Columbus, and I just said Good Luck! ' <:-) ...
Finalement ses chansons "surréalistes" ont un côté organisé, on retrouve toujours le schéma : un couplet = une nouvelle histoire bizarre introduisant un nouveau personnage (avec souvent "Now the..")