Elle écrit seule à sa table et son café refroidit
Quatre mĂštres infranchissables, un bar un aprĂšs-midi
Jâavais rendez-vous je crois, jâavais pas lâ temps
Avec un pape ou peut-ĂȘtre un prĂ©sident
Mais la fille est jolie
Et les papes sont sûrement patients
Elle Ă©tait lĂ dans son monde, son monde au beau milieu du monde
Loin, ses yeux posĂ©s ailleurs, quelque part Ă lâintĂ©rieur, Ă lâintĂ©rieur
Plongée dans son livre, belle abandonnée
En elle je lis tout ce quâelle veut cacher
Dans chacun de ses gestes un aveu, un secret dans chaque attitude
Ses moindres facettes trahies bien mieux que par de longues Ă©tudes
Un pied se balance, une impatience, et câest plus quâun long discours
LĂ , dans lâinnocence et lâoubli
Tout Ă©tait dit
On ne ment quâavec des mots, des phrases quâon nous fait apprendre
On se promĂšne en bateau, plein de pseudo de contrebande
On sâarrange on roule on glose on biensĂ©ance
Mieux vaut de beaucoup se fier aux apparences
Aux codes des corps (aux codes des corps)
Au langage de nos inconsciences
Muette Ă©trangĂšre, silencieuse bavarde
Presque familiĂšre, intime plus je te regarde
Dans chacun de tes gestes un aveu, un secret dans chaque attitude
MĂȘme la plus discrĂšte ne peut mentir Ă tant de solitude
Quand ta main cherche une cigarette câest comme une confession
Que tu me ferais Ă ton insu
Ă ta façon de tourner les pages, moi jâen apprends bien davantage
La moue de ta bouche est un langage, ton regard un témoignage
Tes doigts dans tes cheveux sâattardent, quel explicite message
Dans ton innocence absolue
Et ce lĂ©ger sourire au coin des lĂšvres câest dâune telle indĂ©cence
Il est temps de partir, elle se lĂšve, Ă©vidente, transparente
Sa façon de marcher dans mon rĂȘve, son parfum qui sâĂ©vanouit
Quand elle disparaĂźt de ma vie
Tout Ă©tait dit
Tout Ă©tait dit
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