Des Mots (Des Mots)
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Les mots dits, ceux que l'on se jette à la figure, acérés comme des couteaux
Ils provoquent des blessures ne se refermant qu'au tombeau.
Des mots dés, qu'on a trop lancés, dont les faces sont usées,
Passés de mains en mains, ils courent vers leur déclin.
Les mots roses, parfois somptueux, flamands, tantôt chauve souris,
Réelle mélancolie ou amour ardent ?
Les moniteurs tapés à la pelle sur nos beaux écrans.
Preuve d'une humanité virtuelle en manque de sentiments.
Qu'ils soient gros qu'ils soient petits, qu'on les mange ou qu'on les crie,
Le dernier tout le monde veut l'avoir, celui de la fin nous laisse y croire.
Les mots heure, démarrant au quart de tour,
Crié à pleine gorge, quand la colère nous forge,
Expression de haine et d'amour.
Les mots d'est, à peine prononcés,
De peur de laisser paraître une quelconque vanité,
Eloignée de notre être.
Les mauviettes, reflet de la peur qui nous entache,
Faisant de nous des lâches incapables d'ouvrir nos coeurs.
Les mots arts, dont le génie n'a d'égal que la folie musicale,
Ou la virtuosité d'une oreille coupée.
Qu'ils soient gros qu'ils soient petits, qu'on les mange ou qu'on les crie,
Le dernier tout le monde veut l'avoir, celui de la fin nous laisse y croire.
Les moqueurs, fils de l'ironie, ils appuient où ça fait mal,
Par méchanceté ou jalousie, contre eux pas de gilet verbal.
Les monotones, qu'on a trop entendus pour les croire,
Ils ont perdu la vertu de redonner l'espoir.
Les moralistes, garants de bonnes conduites, ils forment des préjugés
Dont il est dur ensuite de se débarrasser.
Des mohicans, les derniers que l' on prononce
Lorsque la vie renonce à nous accompagner
Vers d'autres félicités.
Qu'ils soient gros qu'ils soient petits, qu'on les mange ou qu'on les crie,
Le dernier tout le monde veut l'avoir, celui de la fin nous laisse y croire.
Des mots, des mots, des mots...
Words, words, words...
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