L'autre Finistère
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Comprendrais-tu ma belle
Qu'un jour fatigué,
J'aille me briser la voix,
Une dernière fois,
A cent vingt décibels
Contre un grand châtaignier,
D'amour pour toi.
Trouverais- tu cruel
Que le doigt sur la bouche,
Je t'emmène, hors des villes
En un fort, une presqu'île,
Oublier nos duels,
Nos escarmouches,
Et nos peurs imbéciles.
On irait y attendre
La fin des combats,
Jeter aux vers, aux vautours
Tous nos plus beaux discours,
Ces mots qu'on rêvait d'entendre
Et qui n'existent pas,
Y devenir sourd.
(Refrain) :
Il est un estuaire,
A nos fleuves de soupirs,
Où l'eau mêle nos mystères,
Et nos belles différences.
J'y apprendrai à me taire,
Et tes larmes retenir,
Dans cet autre Finistère,
Aux longues plages de silence.
Bien sûr on se figure
Que le monde est mal fait,
Que les jours nous abîment
Comme de la toile de Nîmes,
Qu'entre nous, il y a des murs
Qui jamais ne fissurent,
Que le même l'air nous opprime.
Et puis on s'imagine
Des choses et des choses,
Que nos liens c'est l'argile
Des promesses faciles,
Sans voir que sous la patine
Du temps, il y a des roses,
Des jardins fertiles.
(Refrain)(x1)
Car là haut dans le ciel
Si un jour je m'en vais,
Ce que je voudrais de nous
Emporter avant tout,
C'est le sucre et le miel,
Et le peu peu que l'on sait,
N'être qu'à nous.
(Refrain)(x2)
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