Icky Thump (Icky thump)
LA CHRO DU MORCEAU
"Icky Thump", voilà le nom du dernier White Stripes. C'est halluciné, frais et un poil provocateur, on pense à Led Zep ou a Hendrix (dans l'esprit), le côté rétro sans le côté chiant. Jack White fait un gros fuck à l'industrie du disque, emmerde stéréotypes et conventions et réussit à nous pondre, une fois n'est pas coutume, une nouvelle tuerie d'une efficacité redoutable qui va faire trembler la scène rock actuelle.
Quand le son vintage du garage rock de Detroit flirte avec l'audace et l'inventivité de ce jeune loup affamé aux babines dégoulinantes de salive qu'est Jack White (v'la la métaphore... ), héros rebelle et incompris de la six cordes qui, semblerait-il, estime ne pas encore avoir fait assez parler la poudre à grands coups de riffs assassins, ça donne le dernier signle des Stripes, annonciateur de l'album éponyme de ce groupe à la fois rétro et novateur qui considère apparemment ne pas encore avoir fait ses preuves... on s'en réjouit !
Intéressons-nous plus en détail à ce morceau, donc : bon, question batterie, rien de bien nouveau, Meg est toujours un sac de patates à couettes, on lui demande rien de plus, comme d'hab c'es tplutôt Jack qui mobilise l'attention, pas par son chant (non pas qu'il chante mal, mais la manière dont il chante ici n'a rien de particulièrement notable), mais plutôt par son jeu de guitare. En effet à part quelques parties rythmiques bien organisées sur les couplets, la chanson toute entière semble servir de prétexte à un énorme solo alterné de guitare et de synthé. Et ce solo (guitare), quel solo ! C'est hésitant, bancal, foireux, on se demande par moments si c'est pas de l'impro (les White Stripes en seraient très bien capable), et, presque étrangement, le résultat est génialissime ! La gratte semble bégayer, beugler, s'essouffler, s'insurger... ce solo foireux c'est en fait, couché sur bande magnétique, les premiers mots d'une guitare qui vient d'arriver au monde. C'en est même flippant, si on arrive àa voir un point de vue aussi tordu que le mien. Les parties jouées au synthés sont... crades, tout simplement, et de ce fait, elles s'associent à merveille avec le reste de la compo et contribuent à lui donner son indéniable charme. Ce son crade, Jack White l'obtient en poursuivant dans sa démarche créative d'intégriste rétro, c'est-à-dire en utilisant non pas un synthé dernier cri high-tech, mais un des tout premiers modèle de synthétiseur analogique créé, un Univox de 1946 ! On a la classe où on l'a pas, c'est tout.
Ce qui est sûr, c'est que après un "Get Behind Me Satan" plutôt calme et un "Elephant" plutôt propre, les White Stripes opèrent, musicalement parlant, un intelligent retour en arrière, en retrouvant le côté "raw", brut de décoffrage, du garage rock et en y ajoutant le savoir-faire que leur a apporté la célébrité pour créer cette bombe aux sonorités dirt hard rock qu'est "Icky Thump".
Niveau paroles, à la première lecture, le truc peut sembler très brouillon, très obscur et flou, dans le style des 3 premiers albums des Stripes, avec des images étranges et des thèmes pas clairement définis... Seulement ça c'est à la première lecture des paroles. En fait, clairement, elles expriment une espèce d'insurrection contre le sort des centaines d'immigrés clandestins (surtout mexicains) qui sont reconduits à la frontière régulièrement. Jack White se met dans la peau de l'un d'eux, tout d'abord à l'arrière d'un train qui se dirige vers le Mexique, puis à travers sa rencontre glauque et mystque avec une aveugle (couplets 3, 4, 5, 6 et 7, les paroles sont pas très claires) qui se propose de l'aider, puis enfin, sans doute, dans une prison, où il est enchaîné à son lit. Le dernier couplet parle d'une retour à la maison, peut-être une allusion à la mort, c'est libre d'interprétation.
Le couplet qui suit le lala, justement, est particulièrement explicité, c'est Jack White qui parle personnellement, pour dénoncer une politique anti-immigration trop sévère aux Etats-Unis. Et là, ça balance : "Pourquoi est-ce que vous ne vous expulsez pas vous-même, vous êtes aussi des immigrés ! ". Voilà l'idée -> c'est parfaitement injuste que les américains rejettent les immigrés, puisque, historiquement, le peuple "américain" est lui-même composé d'immigrés européens. Pourquoi donc ne pas accepter les étrangers ? Pour Jack White, ce rejet n'est pas du à une question d'origine géographique, mais à la couleur de peau : dans son accusation, il s'adresse aux "Américains blancs".
Fait assez important et rare pour le noter, le morceau s'achève sur une partie instrumentale énoooooorme (elle occupe plus d'1/4 de la durée de la chanson), ce qui, théoriquement, n'est plus franchement à la mode depuis le début des années 80 chez les groupes à succès.
Et ouais ma chronique est dézinguée, complètement allumée, elle ne ressemble à rien, bien peu d'entre vous la comprendront entièrement, mais j'men fous, parce que comme ça, au moins, elle est image du morceau qu'elle décrit, et, dans ma démarche artistique, c'est tout ce qui compte, Jack White emmerde les conventions du rock actuel, moi celles de l'explication de texte.
Sad, plume rebelle.
ICKY THUMP ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ?
Pour peu qu'on étudie un minimum l'anglais, la première question qu'on se pose en découvrant ce morceau, c'est : "Icky thump", mais qu'est-ce que ça veut dire ? Un dictionnaire anglais/français nous apprend que "thump" est un nom commun désignant un coup ou une attaque violente (morale ou physique), et notre expérience nous dit que le -y de icky fait de lui un adjectif, mais de là à savoir ce que signifie "icky"...
Heureusement pour vous, bande d'incultes flemmards, je n'aime pas faire les choses à moitié et donc, j'ai fait ma petite recherche.
... et ça va chercher loin.
Pour commencer par le commencement : en anglais, "Hell", littéralement, c'est "l'enfer", mais, dans le langage courant, c'est surtout un terme employé pour donner du relief à une phrase, pour appuyer son propos de manière un peu plus soutenue et familière. on l'emploie pour exprimer la colère, l'agaçement, la surp^rise, létonnement etc...
En argot, ou dans certains patois, le terme "hell" employé à ce sens-ci a été phonétiquement déformé pour devenir non plus "hell" mais "heck".
Or, dans le "patois" du Nord de l'Angleterre, le terme a carrément été encore plus déforme et transformé en adjectif pour devenir "ecky". On dira donc "something ecky" pour désigner quelque chose de surprenant, de fort, pour exprimer sa stupéfaction ou son énervement.
Si on associé à cet adjectif le terme "thump", défini plus haut, on obtient donc l'expression "ecky thump", qu'il ne faut SURTOUT PAS chercher à traduire littéralement, qui est donc une expression, une interjection, qu'on emploie comme nous nous pourrions dire "ah bah merde alors ! " "putain de merde ! ", "bordel ! " ou "chiottes ! ", ou tout autre expression qui nous vient naturellement pour exprimer notre surprise ou notre colère.
Et, justement il se trouve que la femme de Jack White, le mannequin Karen Elson, est originaire du Lancashire, région du Nord de l'Angleterre... ça alors ! Notre ami jack White, auteur des paroles de ce morceau, doit donc entendre régulièrement, chez lui, sa ravissante femme s'exclamer "ecky thump ! ". Vous commencez à voir le truc ? Pourquoi le I a la place du E cependant ? J'y viens...
2 raisons à ce changement alphabétique : tout d'abord, si "ecky" avait été gardé, le groupe aurait pu se retrouver en conflit avec les détenteurs des droits du chanteur des années 40 Billy Eckstine, surnommé, justement "Ecky". La seconde raison, donnée par Jack White himself, la voici : "Je l'ai changé en Icky parce que c'est comme ça que je le prononce" ("I changed it to Icky because that's how it sounds when I say it"). Et oui, je sais, c'est décevant...
Bref, c'est pourquoi j'ai décidé de ne pas traduire "Icky thump", justement parce que c'est une interjection qui n'a pas de réel équivalent en français et que quoi que je mette il y en aura toujours pour râler... merci de votre attention ^^
IIIIIIIIEEEEEEE
IIIIIIIIEEEEEEE
Icky thump
Icky thump
Who'da thunk ?
Qui l'eut cru ?
Sittin drunk on a wagon to Mexico
Assis ivre mort dans un wagon pour Mexico
Ahh well
Ahh ça roule !
What a chump
Quelle merde
Well my head got a bump
Je me suis fait une bosse à la tête
When I hit it on the radio
En foutant tun coup de boule à ma radio
Redhead senorita
Une senorita rousse
Looking dead
Qui avait l'air d'une mort-vivante
Came and said
S'est approchée et m'a dit
"Need a bed ? "
"Tu cherches où dormir ? "
En Espanol
En espagnol
I said
J'ai répondu
"Gimme a drink a water,
"Donne-moi un verre d'eau
I'm gonna 'sing around the collar'
Et je te chanterai un truc sur l'esclavage
And I don't need a microphone. "
J'ai pas besoin de micro"
Icky Thump
Icky thump
With a lump in my throat
J'ai la gorge nouée
Grabbed my coat
J'ai pris mon manteau
And I was freaking
Je faisais peur à voir
I was ready to go !
J'étais prêt à y aller !
And I swear
Je vous jure
Besides the hair
Derrière ses cheveux
She had : one white eye,
Elle avait un oeil blanc
One black (nk) stare
Le regard noir/vide
Lookin' up
Je regarde le ciel
Lyin' there.
Je me couche à terre
On the stand
Elle se tenait droite
Near her hand
Près de sa main
Was a candy cane
Il y avait ds bonbons
Black rum, sugar cane
Du rhum noir, du sucre de canne
Dry ice (and) something strange
Un bloc de glace (et) quelque chose d'étrange
La la la la la la la
La la la la la la la
La la la la la la la
La la la la la la la
White Americans, what ?
Américains blancs, et alors ?
Nothing better to do ?
Vous avez rien de mieux à faire ?
Why don't you kick yourself out
Pourquoi est-ce que vous ne vous expulsez pas vous-mêmes
You're an immigrant too
Vous êtes aussi des immigrés
Who's using who ?
Qui se sert de qui ?
What should we do ?
Qu'est-ce qu'il faut faire ?
Well, you can't be a pimp
Tu ne peux pas être à la fois un mac
And a prostitue too.
Et une pute
Icky thump
Icky thump
Handcuffed to a bunk
Menotté à ma couchette
Robbed blind
On m'avait dépouillé, j'étais dans le noir
Looked around
J'ai regardé autour de moi
And there was nobody else
Et il n'y avait personne
Left alone
On m'avait abandonné
I hit myself with a stone
Je me suis frappé avec une pierre
Went home and learned how
Je suis rentré chez moi et j'ai appris
To clean up after myself.
A masquer mes traces
Vos commentaires
--> merci d'avoir lu mon explication, ca fait tjs plaisir...
...et un VRAI merci à tous ceux qui m'ont félicité pour mon explication et ma traduction, content ke ca plaise ^^
Chanson assez énorme qui me fait découvrir les White Stripes...faudra que je jette une oreille à l'album.
"Le titre de votre album "Icky Thump" s'inspire d'un sketch comique ...
- Jack White : Non, en fait, c'est une expression du nord de l'Angleterre, une sorte d'exclamation de surprise qu'on pourrait traduire par "Sapristi", "nom d'un petit bonhomme !" ou encore, " Doux Jésus, il faut encore que je tonde la pelouse ! "
voila ! ;-)
Et un gros merci pour l'explication qui est intéréssante et nous permet de mieux comprendre la chanson (pour "icky thump" particulièrement)
"Une senorita rousse
Qui avait l'air d'une mort-vivante"
C'est peut-être sa femme (Preuve : http://www.dontmiss.fr/img200810/Ja ck%20White%20Karen%20Elson.jpg)
Bon mis à part le fait que Jack White ressemble à un zombie, cette chanson est géniale !