Humanity (Humanité)
En 2004, Scorpions sortait "Unbreakable", première nouvelle production studio depuis 5 ans. Dans la forme, c'était pas mal, on sentait bien une certaine intention de retourner à un style heavy rock, mais l'ensemble manquait globalement d'entrain. Klaus chantait sans s'impliquer dans ses compos, ça manquait de punch, de hargne, de sentiments.
En 2000 et en 2001 sortaient deux albums lives, un acoustique et un symphonique, histoire de rappeler que les scorpions étaient toujours là, même s'ils vivaient plus sur leurs succès de la belle époque qu'autre chose... En 99 était sorti "Eye to eye", qui succédait à "Pure instinct", cuvée 1996. Si "Pure instinct" était mauvais, "Eye to eye" était carrément... à chier ! 1995 avait vu la sorti du 3ème album live du groupe, qui sentait quand même beaucoup la pompe à pognon.
En fait, le dernier album vraiment réjouissant qu'on sortit nos allemands préférés (derrière Heineken quand même) s'appelle "Face the heat", c'est une véritable tuerie, et il date de 1993. Or, nous sommes aujourd'hui en 2007, et 14 ans d'attente sans une seule nouveauté qui en vaille la peine, ça commençait à faire un peu long, de quoi décourager même les fans les plus tenaces...
Le nouvel album de Scorpions sort très prochainement (ce mois-ci, en fait... ), il s'appelle "Humanity - Hour 1" et ce morceau, "Humanity" en est le premier extrait. Voici mon verdict...
C'est de la bonne ! Putain, ça valait bien la peine d'attendre. Les Scorps qui font trembler les stades sont de retour, indéniablement, gonflés à bloc, dans un pur style heavy comparable à celui de "Crazy World" ou "Face the Heat". Le son est énorme, la voix de Klaus impec (plus pure, claire et nette que des chiottes nettoyées avec Harpic), les guitares de Jabbs et Schenker n'ont rien perdu de leur efficacité, avec un son proche d'albums comme "face the heat" ou "crazy world", la formation semble (enfin) avoir su tirer profit des subtilités qui dfférencient l'age de l'expérience.
Par les paroles de ce morceau, et comme il l'avait déjà fait avec "New Generation" sur l'album précédent, Klaus Meine nous exprime ses craintes quant à l'avenir de l'Homme et à la direction dans laquelle notre société est en train de s'engager, que ce soit par rapport aux inégalités sociales, aux problèmes humanitaires ou encore et surtout aux questions écologiques. Pour traduire, ici, le message c'est "l'Humanité part en couille", et ce à un tel point que Klaus Meine lui adresse ses adieux, en 4 langues différentes. Un morceau aux paroles graves donc, abordant un thème important et exprimant des craintes partagées, au fond, par le monde entier... Musicalement parlant, rien à dire : l'instrumentation dessert à merveille les paroles, quelques réminiscences symphoniques (des violons semblerait-il) accentuant le côté dramatique du sujet, et la structure du morceau, bien que somme toute assez classique (intro+couplet doux avec ptite guitare discrète - refrain appuyé avec voix doublée et grosses guitares, couplet, refrain, pont, pti solo peinard, refrain... ou un truc du genre, on s'en fout c'est juste histoire de se faire une idée, mais notez bien que pour une fois le morceau se termine sec, sans outro ou fading, ce qui est TRES appréciable), reste parfaitement efficace, ce n'est pas dans l'originalité que cette compo trouve sa force.
Le passage du pont (ou du 4ème couplet, question d'appréciation) est particulièrement intéressant. Musicalement, d'abord, c'est le passage où les instruments classiques se font le plus présents, pour donner une ambiance épique de grande catastrophe qui colle particulièrement bien aux paroles : il est question de tempête et d'innondations, et, élément intéressant et certainement pas anodin, la phrase "Les eaux se lèveront pour vous engloutir" ("The water's gonna rise and pull you under") semblent faire à la fois référence au mythe biblique du Grand Déluge (Noé, l'Arche, tout ça) ET aux craintes des possibles conséquences du réchauffement de la planète (fonte de la glace aux pôles entraînant une montée des mers recouvrant une aprtie des terres), on peut donc en tirer une idée globale de "châtiment divin" pour punir l'humanité de ses crimes et de tout ce qu'elle à fait subir à la planète qui l'accueille. De plus, Klaus Meine exprime avec pessimisme dans les deux dernières lignes de ce pont ("rien ne pourra nous faire changer et personne ne nous sauvera de nous-mêmes") que de toute manière, tel qu'il est, l'Homme ne pourra pas faire demi-tour et prendre une voie plus saine. L'Humanité est vouée à sa perte, et elle refuse, alors qu'elle en a la possibilité, de rebrousser chemin.
Quoiqu'il en soit, et en attendant la fin du monde, 2007 pourrait donc bien être l'année du VRAI retour des Scorpions sur la scène internationale, et ce premier extrait extrêmement prometteur nous autorise à attendre un très bon album.
NOTES DE TRADUCTION
(1) "Auf wiedersehen" = "au revoir" en allemand
(2) "au revoir" en français dans le texte
(3) "Adios amigo" = "au revoir mon ami" en espagnol
Humanity
Humanité
Auf wiedersehen it's time to say goodbye
Auf wiedersehen, c'est l'heure des adieux (1)
The party's over as the laughter dies
La fête s'achève avec la mort des rires
An angel cries
Et les pleurs des anges
Humanity
Humanité
It's au revoir to your insanity
Il est temps de dire au revoir à la folie (2)
You sold your soul to feed your vanity
Tu as vendu ton âme par vanité
Your fantasies and lies
Pour des rêves et des mensonges
[Chorus]
[Refrain]
You're a drop in the rain
Vous n'êtes qu'une goutte d'eau sous la pluie
Just a number not a name
Rien de plus que des numéros anonymes
And you don't see it
Mais vous ne vous en rendez pas compte
You don't believe it
Vous refusez de voir la vérité en face
At the end of the day
Quand tout sera fini
You're a needle in the hay
Vous ne serez plus qu'une aiguille dans une botte de foin
You signed and sealed it
Ce sont les termes du contrat que vous avez signé
And now you gotta deal with it
Et maintenant il est temps d'assumer
Humanity, humanity
Hunmanité, humanité
Goodbye, goodbye
Adieu, adieu
Be on your way
Met-toi en route
Adios amigo there's a price to pay
Adios amigo c'est le prix à payer (3)
For all the egotistic games you played
Pour tous ces jeux égoïstes auxquels tu as trop joué
The world you made is gone
Le monde que tu as créé n'est plus
[Chorus]
[Refrain]
Humanity, humanity
Humanité, humanité
Goodbye, goodbye
Adieu, adieu
Run and hide there's fire in the sky
Courrez vous cacher, le ciel s'enflamme
Stay inside
Ne sortez pas de vos abris
The water's gonna rise and pull you under
Les eux se lèveront et vous engloutiront
In your eyes I'm staring at the end of time
Dans vos yeux je vois la fin des temps
Nothing can change us
Rien ne pourra nous faire changer
No one can save us from ourselves
Personne ne nous sauvera de nous-mêmes
[Chorus]
[Refrain]
Humanity
Humanité
Humanity
Humanité
Humanity
Humanité
Goodbye
Adieu
Goodbye
Adieu
Goodbye
Adieu
Goodbye
Adieu
Vos commentaires
PS : "eaux" s'écrit avec "eaux" et pas "eux" ;)
Humanity superbe chanson, alternance entre balade et riff saturés.
Merci scorpions, cet album est vraiment trés bon, le dernier bon disque de hard depuis le dernier de Maiden. :-D
melànchol!que et tres bonne tràduct!on
merc! pour les expl!quàt!on ;)...*