Opel (Opel)
La chanson Opel a servi de titre à la compilation du même nom, car elle a été jugée comme étant la meilleure de tous ces enregistrements qui n'avaient pas trouvé leur place sur l'un des albums de Barrett, ou qui étaient censés se retrouver sur un troisième album qui ne vit jamais le jour. C'est une chanson assez mélancolique, le rythme est lent, et les paroles, comme la plupart de celles de Syd sont étranges et difficiles à interpréter.
Si l'on se penche sur ces paroles, nous voyons tout d'abord ce besoin de dépaysement, ce besoin de se retrouver sur une terre vide et loin de tout, au milieu de la mer, terre qui aurait appartenu à une civilisation étrangère, témoin le totem. Nous notons bien sûr cette solitude de l'homme sur ce rivage où, tout comme le bout de bois, et le galet, il s'est laissé dériver, c'est un homme donc sans but, déboussolé, laissé à l'abandon. L'homme abandonné, finit par mourir, et le voilà en tant que carcasse, nue, donc sans sépulture, pourrissant à l'air libre, couvert de mouches. Cette image est très forte, elle prouve l'insignifiance de l'homme qui dérive toute sa vie sans but pour finir décomposé. Nous notons également ce contraste constant entre horreur et beauté : il nous parle de coquillages qui brillent tandis que la carcasse chatoie, il y a ici une analogie entre les deux. Quelle signification pouvons-nous trouver à cela ? Y aurait-il une certaine beauté morbide dans cette scène ? L'homme serait-il pareil au coquillage ? insignifiant certes, mais également précieux, dans le sens où nous n'avons qu'une vie... je vous laisse réfléchir sur ce point là. Nous continuons dans les antithèses avec ce passage vide et qui mène donc nulle part (la vie) et ces larmes sèches (trop pragmatique pour pleurer ? Cela ne sert à rien de pleurer... ). Enfin l'homme se voit donner une sorte de sépulture naturelle avec les roseaux qui l'entourent : finalement la mort ne fait partie que du cycle de la nature, nous finirons tous ainsi.
Par contre comment interpréter ces derniers mots ? Cherche-t-il quelqu'un pour trouver un sens à sa vie et ne pas finir ainsi ? Ou au contraire cherche-t-il un rivage lointain comme celui-ci pour mourir en paix ? A vous de juger...
On a distant shore, miles from land
Sur un rivage lointain, à des kilomètres de la terre
Stands the ebony totem in ebony sand
Se tient le totem d'ébène sur un sable d'ébène
A dream in a mist of gray...
Un rêve dans un brouillard gris...
On a far distant shore...
Sur un rivage très lointain...
The pebble that stood alone
Le galet qui se tenait seul
And driftwood lies half buried
Et le bout de bois échoué sont à moitié enterrés
Warm shallow waters sweep shells
Des eaux chaudes et peu profondes balaient les coquillages
So the cockles shine...
Alors les coquilles brillent...
A bare winding carcass, stark
Une carcasse nue couverte de crevasses, désolée
Shimmers as flies scoop up meat,
Chatoie alors que les mouches ramassent la viande,
An empty way...
Un passage vide
Dry tears...
Des larmes sèches
Crisp flax squeaks tall reeds
Du lin propre grince, de hauts roseaux
Make a circle of gray in a summer way, around man
Tracent un cercle gris sur un chemin d'été, autour de l'homme
Stood on ground...
Qui se tenait sur le sol...
I'm trying
J'essaie
I'm trying to find you !
J'essaie de te trouver !
To find you
De te trouver
I'm living, I'm giving,
Je vis, je donne,
To find you, To find you,
Pour te trouver, pour te trouver
I'm living, I'm living,
Je vis, je vis,
I'm trying, I'm giving
J'essaie, je donne
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