Somebody's Watching Me (Quelqu'un me regarde)
Le titre que nous sert Warmen en clôture d'album est emprunté à Rockwell, après être passé par plusieurs artistes célèbres tels que Michael Jackson. Cette chanson place en tant qu'énonciateur un déséquilibré psychique atteint d'une forme aiguë de paranoïa. La partie vocale, assurée par Alexi Laiho (Children Of Bodom), colle bien au personnage en accentuant sa détresse mentale, et change un peu des précédentes versions de la chanson.
Le texte se base essentiellement sur des champs lexicaux, comme ceux des impressions ou des regards (surtout avec le verbe < watch > (< regarder >) qu'on retrouve neuf fois ! ). La description de la folie est divisée en trois parties.
Dans la première, l'énonciateur se présente en banalisant son aspect :
< I'm just an average man / With an average life. >
< Je suis juste un homme normal / Avec une vie normale. >
Il donne un aspect de lui-même normalisé, insistant sur le fait qu'il est comme tout le monde. La répétition de < average > (< normal >) insiste sur cette idée. Toutefois, on sent l'idée de folie partir avec les deux derniers vers de ce couplet qui insistent sur la notion d'< impression >, de < sensation > (sans fait réel, et donc tout pourrait n'être que produit de son imagination) :
< But why do I always feel / Like I'm in the Twilight Zone ! ? >
< Mais pourquoi ai-je tout le temps l'impression / D'être dans Twilight Zone* ! ? >
On a donc ici une exposition de la scène, d'abord par l'énonciateur qui se présente, puis par l'auteur lui-même qui présente à son tour son énonciateur (mais comme un dingue, et non comme un type normal).
Ensuite vient le refrain, qui reprend l'idée principale avec le titre : l'égocentrisme de l'énonciateur qui se sent constamment observé. On retrouve également cette idée d'< impression > avec le verbe < to feel like > (< se sentir comme si, avoir l'impression de >) ou avec le vers suivant :
< Is it just a dream ? >
< Est-ce juste un rêve ? >
Le second couplet nous en dit bien plus ; il est plus long, et nous dresse un portrait complet de ce maniaque terrorisé par les < autres >. Dans sa première partie, on distingue une sorte de < misanthropie > grave : l'énonciateur se sent oppressé, pense que des gens peuvent rentrer chez lui, a peur des coups de téléphone ou des gens à la télé... Est pour la première fois prononcé le nom de son mal :
< Well, can the people on TV see me, / Or am I just paranoid ! ? >
< Bon, les gens à la télé peuvent-ils me voir, / Ou suis-je juste paranoïaque ! ? >
Dans la seconde partie de ce couplet, le trouble arrive à son comble : sous la douche, il est effrayé par la simple idée de pouvoir voir quelqu'un dans sa propre salle de bain, le regardant. Il nie alors sa folie, mais en même temps se trahit et l'avoue sans s'en rendre compte :
< But maybe showers remind me / Of Psycho too much... >
< Mais peut-être que les douches me rappellent / Un peu trop la psychothérapie... >
C'est donc ici que se dévoile clairement la psychopathie de l'énonciateur.
Et enfin, dans un troisième couplet, on arrive au summum de l'affaire. Il ne comprend plus rien, est persuadé que tout le monde le regarde, et a plus peur que jamais. On comprend que l'auteur nous signifie que tous ceux que voit l'énonciateur sont des observateurs dangereux : de chez lui, il suspecte les voisins, le facteur... La fin est en apothéose (appuyée par l'instrumentale), le protagoniste débloque complètement et sa paranoïa a des effets dingues :
< I wonder who's watching me now... / Who ? The I. R. S. ? / Who ! ? >
< Je me demande qui me regarde à présent... / Qui ? L'I. R. S. * ? / Qui ! ? >
On a donc, dans cette dernière partie, un aperçu de la folie totale du personnage, qui lui fait avoir les idées les plus abracadabrantesques...
On remarque donc un développement crescendo de la folie. Mais la plupart des effets se situent dans le décalage du procédé de double-narration : l'énonciateur essaie de se faire passer pour normal, mais, quand il nous parle de ses angoisses, c'est en fait l'auteur qui, par la bouche de son personnage, nous expose la folie de ce dernier (c'est assez clair ? ).
Bref, une chanson déjantée (sur un type qui l'est encore plus), et qui rend super bien avec les instruments de Warmen (et sans parler de la voix... ).
Notes :
The Twilight Zone (La Quatrième Dimension, en VF) est une série télévisée américaine de science-fiction, en 138 épisodes de 25 minutes et 18 épisodes de 50 minutes, créée par Rod Serling et diffusée entre le 2 octobre 1959 et le 19 juin 1964 sur le réseau CBS. En France, la série a été diffusée à partir du 6 février 1965 sur la première chaîne de l'ORTF.
L'Internal Revenue Service (I. R. S. ) est l'agence du gouvernement des États-Unis qui collecte les impôts et fait respecter les lois fiscales. Il fait partie du Département du Trésor. L'I. R. S. est l'une des deux agences gouvernementales avec qui les américains doivent traiter tous les ans.
I'm just an average man
Je suis juste un homme normal,
With an average life.
Avec une vie normale.
I work from nine to five,
Je travaille de cinq à neuf,
Hey hell ! I pay the price !
Enfer ! Je me tue à la tâche !
But I want to be left alone,
Mais je veux qu'on me laisse seul,
In my average home.
Dans ma maison normale.
But why do I always feel
Mais pourquoi ai-je tout le temps l'impression
Like I'm in the Twilight Zone ! ?
D'être dans Twilight Zone* ! ?
I always feel like somebody's watching me !
J'ai tout le temps l'impression que quelqu'un me regarde !
And I have no privacy.
Et je n'ai aucune vie privée.
I always feel like somebody's watching me !
J'ai tout le temps l'impression que quelqu'un me regarde !
Is it just a dream ?
Est-ce juste un rêve ?
When I come home at night,
Quand je rentre le soir,
I lock the door real tight.
Je verrouille hermétiquement la porte.
People call me on the phone,
Des gens m'appellent au téléphone,
I'm trying to avoid.
J'essaie de me cacher.
Well, can the people on TV see me,
Bon, les gens à la télé peuvent-ils me voir,
Or am I just paranoid ! ?
Ou suis-je juste paranoïaque ! ?
When I'm in the shower,
Quand je suis sous la douche,
I'm afraid to wash my hair :
J'ai peur de me laver les cheveux :
I could open my eyes
Je pourrais ouvrir les yeux
And find someone standing there !
Et trouver quelqu'un se tenant là !
People say I'm crazy !
Les gens me disent fou !
Just a little touched...
Juste un peu timbré...
But maybe showers remind me
Mais peut-être que les douches me rappellent
Of Psycho too much...
Un peu trop la psychothérapie...
That's why...
C'est pourquoi...
I always feel like somebody's watching me !
J'ai tout le temps l'impression que quelqu'un me regarde !
And I have no privacy.
Et je n'ai aucune vie privée.
I always feel like somebody's watching me !
J'ai tout le temps l'impression que quelqu'un me regarde !
Is it just a dream ?
Est-ce juste un rêve ?
I don't know anymore...
Je ne sais plus...
Are the neighbours watching me ?
Les voisins me regardent-ils ?
Well, is the fucking mailman watching me, eh ?
Bon, le putain de facteur me regarde-t-il, hein ?
And I don't feel safe anymore, oh what a mess !
Et je ne me sens plus en sûreté, oh quel merdier !
I wonder who's watching me now...
Je me demande qui me regarde à présent...
Who ? The I. R. S. ?
Qui ? L'I. R. S. * ?
Who ! ?
Qui ! ?
I always feel like somebody's watching me !
J'ai tout le temps l'impression que quelqu'un me regarde !
And I have no privacy.
Et je n'ai aucune vie privée.
I always feel like somebody's watching me !
J'ai tout le temps l'impression que quelqu'un me regarde !
Is it just a dream ?
Est-ce juste un rêve ?
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