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Paroles et traduction de la chanson «L'affiche Rouge» par Léo Ferré

L'affiche Rouge

L'Affiche rouge est une affiche de propagande allemande placardée à Paris au printemps 1944, pendant l'occupation nazie. Elle fut tirée à 15 000 exemplaires.

Elle fait suite à l'arrestation des 23 membres du groupe Manouchian affilié aux FTP MOI (Francs Tireurs Partisans de la Main d'oeuvre Immigrée). Les 22 hommes seront fusillés le 21 février 1944 au Mont Valérien, tandis qu'Olga Bancic sera décapitée le 10 mai de la même année à Stuttgart, une loi française interdisant alors de fusiller les femmes. L'affiche sert à la propagande nazie qui stigmatisera l'origine étrangère de la plupart des membres de ce groupe, principalement des Arméniens et des Juifs d'Europe de l'Est.

Ce groupe était dirigé par un Arménien, Missak Manouchian. Il faisait partie des mouvements de Résistance communiste et était le responsable des FTP MOI de la région parisienne. Ils sont enterrés dans le cimetière d'Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, où une stèle a été érigée en leur mémoire.

Source : Wikipedia.

C'est un poème de Louis Aragon que Jean Ferrat et Maurice Vandair ont mis en musique pour Léo Ferré.

Vous n'avez réclamé ni gloire ni les larmes

Ni l'orgue ni la prière aux agonisants

Onze ans déjà que cela passe vite onze ans

Vous vous étiez servis simplement de vos armes

La mort n'éblouit pas les yeux des Partisans

Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes

Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants

L'affiche qui semblait une tache de sang

Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles

Y cherchait un effet de peur sur les passants

Nul ne semblait vous voir Français de préférence

Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant

Mais à l'heure du couvre-feu des doigts errants

Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE

Et les mornes matins en étaient différents

Tout avait la couleur uniforme du givre

A la fin février pour vos derniers moments

Et c'est alors que l'un de vous dit calmement

Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre

Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand

Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses

Adieu la vie adieu la lumière et le vent

Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent

Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses

Quand tout sera fini plus tard en Erivan

Un grand soleil d'hiver éclaire la colline

Que la nature est belle et que le coeur me fend

La justice viendra sur nos pas triomphants

Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline

Et je te dis de vivre et d'avoir un enfant

Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent

Vingt et trois qui donnaient le coeur avant le temps

Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant

Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir

Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant

 
Publié par 14310 5 5 7 le 28 février 2007 à 19h48.
Léo Ferré

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