Enfant Du Destin (petit Cheval)
Médine raconte ici l'histoire d'un jeune Amérindien pendant la Colonisation de leurs terres par les Occidentaux.
Médine signe ici le troisième volet de ses "Enfants du destin" (il avait déjà traité du problème Palestine/Israel et du problème Vietnamien lors de deux précédentes versions).
Ce matin, le soleil est sorti de sa tanière
Et il éclaire les collines de sa forte lumière
Le bruit des troupeaux qui remplissent la plaine
Est semblable aux éléments qui se déchaînent
Sa tribu se déplace en fonction des saisons
Suivant la migration de l'ours et du bison
Les faucons déambulent dans la parade
Petit Cheval est indien et son peuple est nomade
Voilà 16 ans qu'il est né dans les prairies
Au nord de l'Amérique où ses ancêtres ont péri
Un regroupement d'hommes, de femmes et d'enfants
D'animaux éparpillés qui vivent au rythme des vents
Petit Cheval, lui, est différent des autres
Moralement développé plus que les autres
Aucun bijou et aucune peinture de guerre
Ne séduisent son ego et ses pulsions meurtrières
Un amoureux des moments de silence
Qui s'éclipse parfois sans qu'on en prenne conscience
Fils d'ancêtre porteur de la plume
Aux conseils utiles et aux secrets de la lune
Il lui disait que ce monde était le sien
Et que bientôt il trouverait son chemin
Qu'il fallait se méfier de l'homme blanc et son alcool
Qui le dépouillerait de ses terres et le priverait de son sol
Un soir d'hiver, petit cheval partit méditer
Au sommet des collines enneigés
La où les aigles royaux viennent au monde
Ou les anciens érudits venait se couper du monde
Mais subitement, une vision lui apparu
Son village massacré par des soldats inconnus
Il dévala la montagne à toute allure
Refusant ce futur, il empoigna sa monture
De la fumée qui jaillit de son camp
Il se rassure en espérant le feu de camp
Rembobinant la scène qu'il avait eut
Avisé à confirmer la vision de visu
En arrivant c'est l'horreur qui le saisit
La vision d'un tas de corps sans vie
Aucun tipi, aucune âme n'a survécu
Aucun arbre aucune fleur tout est abattu
Son frère et son père ont la tête criblée de balle
Sa soeur et sa mère scalpées aux parties génitales
Des nourrissons cloués sur des arbustes
Des mères porteuses éventrées de leurs foetus
C'était le prix pour un peuple paisible
Propriétaire de terre, résidants devenue cibles
Comment comprendre le geste des colons
Si ce n'est la cruauté de leur imagination
L'homme est capable du meilleur comme du pire
De sourire ou bien de faire souffrir
D'aider les autres à porter leurs fardeaux
Ou d'être à l'origine des sévices du bourreau
Les blancs sont des loups il nous chassent et s'imposent
Nous offrent des couvertures pleines de tuberculose
Se venger sera la seule solution
Petit Cheval a vu la fin de sa vision
Désormais chevauchant comme la foudre et l'éclair
La tête bien tressée et son arc en bandouillère
Bientôt il aperçoit la poussière de leurs chevaux
Il lance un cri de guerre et accélère le gallot
Deux hommes se retournent brusquement comme pour l'abattre
Mais une flèche venue d'ailleurs leur transperce la rate,
Le premier obstacle fut franchi
Et au coeur du combat il repense à sa famille
Il frappe l'ennemi de son bras machinal
Une flèche et puis une autres vise l'épine dorsale
Trop nombreux pour le nombre de ses armes
Il réserve l'ultime pour le capitaine d'arme
Un tomahawk dissimulé sous sa selle
Qu'il enfonce dans les crânes sans pitié des criminels
Désormais désarmé à main nue
Avec la force du fauve à combattre il continue
Encerclé puis lynché tour à tour par le blanc
Sa peau est écarlate mais cette fois-ci par le sang
Et une pluie de balle lui défonce le torse
Ainsi s'achève l'histoire de Little Horse…
Petit Cheval fut démembré
Son peuple vengé, mais son pays colonisé
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