Elle a Ă©teint la lumiĂšre
Et puis quâest-ce qu'elle a bien pu faire,
Juste aprĂšs ?
Se balader, prendre lâair ?
Oublier le sang, lâĂ©ther
CâĂ©tait la nuit ou le jour ?
Juste aprĂšs
Deux, trois mots dâune priĂšre ?
Ou plutĂŽt rien et se taire
Comme un cadeau quâon savoure
Quâa-t-elle fait ?
Un alcool, un chocolat ?
Elle a bien un truc comme ça
Dans ces cas-lĂ
Le registre, un formulaire
Son quotidien, lâordinaire
Son univers
A-t-elle Ă©crit une lettre ?
Fini un bouquin peut-ĂȘtre ?
Une cigarette ?
Quâest-ce quâon
Peut bien faire
AprÚs ça ?
Elle y est surement retournée
Le regarder respirer
Puis sâest endormie
Comme dormait cet enfant
Si paisible en ignorant
Quâon en pleurait jusquâici
Quâon en pleurait jusquâici
Quâon en pleurait
Jusquâici
Quâest-ce quâon peut bien faire
AprÚs ça ?
Quâest-ce quâon peut
Quâest-ce quâon peut
Juste aprÚs ça ?
Quâest-ce quâon peut bien faire
AprÚs ça ?
AprÚs ça ?
Juste aprÚs ça ?
AprÚs ça ?
AprÚs ça ?
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Cette chanson, figurant sur l'album Rouge du trio Fredericks-Goldman-Jones, a Ă©tĂ© Ă©crite par Jean-Jacques Goldman. Il explique lui-mĂȘme le sens dans le livret de l'album :
"Je suis tombĂ© sur cette Ă©mission de tĂ©lĂ©vision par hasard, en pleine nuit. Il devait ĂȘtre quelque chose comme deux heures du matin. Ăa s'appelait "les nouveaux Far West", ça se passait au ZaĂŻre. A un moment on voyait une femme blanche dans un dispensaire de brousse, une sĆur ou une infirmiĂšre assez ĂągĂ©e. Elle venait d'accoucher une femme. L'enfant ne respirait pas. Je regardais ça en zappant, entre deux clips. C'Ă©tait incroyable, presque insupportable. Cela a durĂ© quelques minutes, deux ou dix, je ne sais pas. Cette femme silencieuse, en train d'essayer de le ranimer. Pas un commentaire, rien, l'image brute. Elle qui le frappait, le secouait, le pendait par les pieds, le baignait d'eau froide, le giflait. C'Ă©tait trĂšs violent. Et puis l'enfant a clignĂ© des yeux. Revenu Ă lui, vivant, ignorant la chance inouĂŻe qu'il a eue de croiser le chemin de cette femme.
J'Ă©tais trĂšs Ă©mu, presque essoufflĂ©. Je me suis demandĂ© ce qu'on pouvait bien faire aprĂšs ça. MĂȘme si c'est son quotidien, son boulot, comment peut-on redescendre sur terre aprĂšs avoir redonnĂ© une vie qui n'existait plus ? "
(Cette nuit là , Goldman prend le premier morceau de papier qui traßne sur la table, le déchire en coin, y porte la date du 15 Janvier 1990 et écrit : )
"Qu'est-ce qu'elle a bien pu faire aprĂšs avoir sauvĂ© l'enfant du ZaĂŻre ? Elle est allĂ©e dĂźner, a Ă©crit une lettre, lu un bouquin, Ă©coutĂ© une vieille cassette familiĂšre, attendu demain ? Ou alors elle a regardĂ© la nuit, peut-ĂȘtre sans la voir. Il faut regarder loin pour regarder nulle part. "
Des images de ce documentaire furent ensuite projetées lors des concerts, puis sont devenues les images du clip. La chanson et le documentaire sont devenus depuis indissociables.
Vos commentaires
Merci pour cette explication... ;-)