Facebook

 

Paroles et traduction de la chanson «Erste Szene: Auf Dem Grunde Des Rheines» par Richard Wagner

Erste Szene: Auf Dem Grunde Des Rheines (Première Scène: Au Fond Du Rhin)

Il s'agit de la première scène de L'or du Rhin de Wagner, premier opéra de la Tétralogie L'anneau du Niebelung.

Personnages :
Woglinde (soprano)
Wellgunde (soprano)
Floßhilde (contralto)
Alberich (Baryton)

Information relative au décor (il s'agit ici des indications laissées par Wagner aux metteurs en scène et non d'une interprétation particulière) :

Le décord baigne dans une pénombre verte, lumineuse vers le haut (symbolisant les sphères célestes, résidence des dieux, ou l'or du Rhin, au sommet d'un récif au centre de la scène) et obscure vers le bas (représentant les profondeurs du Nibelhein, pays des Nibelung). Le haut du décor représente un flot ondoyant (le Rhin) coulant de droite à gauche. Le bas est un brouillard humide, de plus en plus léger au fur et mesure que l'on s'enfonce. Des rochers escarpés sont hérissés un peu partout, le sol est recouvert de pierres pointues (laissant supposer des gouffres profond).
NB : Les indications scéniques de Wagner sont irréalisables pour la scène. Actuellement seul le cinema pourrait réaliser ses souhaits. Il fut un temps question que Lars Von Trier, grand cinéaste danois, adapte L'anneau du Nibelung.

Explication des paroles :

Woglinde se baigne dans le Rhin tout en veillant sur l'or, elle est bientôt rejoint par Wellgunde. Celles ci apparaissent d'emblée comme frivoles, immatures (ce sont encore des enfants. Floßhilde s'interpose entre elles. C'est elle qui semble s'atteler le plus sérieusement à la tache de veiller sur l'or, c'est la plus adulte, la plus prévoyante. Alberich fait irruption, il désire se joindre à leur petit jeu et même un peu plus... Les ondines se moquent du Nibelung, toutefois elles se prêtent au jeu. En effet, tant qu'Alberich est occupé à les attraper il n'est pas préoccupé par l'or. Même après s'être fait humilier trois fois, Alberich persévère à attraper une des filles. Mais même l'obstination d'un nain à ses limites, et, furieux, il cesse de les prendre en chasse. Alors il apercoit l'or du Rhin, qui suscite quelques questions en lui. Woglinde et Wellgunde révélent bien trop de secrets sur le trésor, malgrès les mise en garde de Floßhilde (qui apparait une fois de plus comme la plus sage). Elles sous-estiment Alberich et lui disent comment forger l'anneau : en reniant l'amour (l'amour parait donc comme protecteur de l'or : déjà précédemment, l'amour que portait Alberich aux filles le détournait du trésor, maintenant seul celui qui renonce à l'amour pourra forger l'anneau). Faute de ne pouvoir être aimer par les ondines, le Nibelung choisit le pouvoir, vole l'anneau et renie l'amour. La scène se finit par la nuit qui submerge le Rhin et les filles au désespoir.

WOGLINDE :
WOGLINDE :
Weia ! Waga ! Woge, du Welle,
Veya ! Vaga ! Vague, Ô la vague,
Walle zur Wiege ! Wagalaweia !
La vague bercée, la vague berceuse ! Yagalaveya !
Wallala, weiala weia !
Vallala veyala yeya !

WELLGUNDE :
WELLGUNDE :
(Stimme von oben)
(Venant d'en haut)
Woglinde, wachst du allein ?
Woglinde, es-tu seule à veiller ?

WOGLINDE :
WOGLINDE :
Mit Wellgunde wär' ich zu zwei.
Avec Wellgunde, je serais à deux.

WELLGUNDE :
WELLGUNDE :
(taucht aus der Flut zum Riff herab)
(du haut du Fleuve, plonge en bas vers le roc)
Laß sehn, wie du wachst !
Montre voir comme tu veilles !
(sie sucht Woglinde zu erhaschen)
(Elle cherche à attraper Woglinde)

WOGLINDE :
WOGUNDE :
(entweicht ihr schwimmend)
(à la nage, lui échappe)
Sicher vor dir !
Ici je te nargue !
(sie necken sich und suchen sich spielend zu fangen)
(Elles se lutinent, cherchent à se prendre, par jeu. )

FLOSSHILDE :
FLOSSHILDE :
(Stimme von oben)
(venant d'en haut)
Heiaha weia ! Wildes Geschwister !
Heyala veya ! Turbulentes de soeurs !

WELLGUNDE :
WELLGUNDE :
Flosshilde, schwimm' ! Woglinde flieht :
Nage, Flosshilde ! Woglinde échappe :
Hilf mir die Fließende fangen !
à l'aide, pour saisir la fuyarde !

FLOSSHILDE :
FLOSSHILDE :
(taucht herab und fährt zwischen die Spielenden)
(plonge, et descend entre les deux joueuses)
Des Goldes Schlaf hütet ihr schlecht !
Sur l'Or, qui dort, vous veillez mal !
Besser bewacht des schlummernden Bett,
Faites meilleure garde autour du berceau du Dormeur,
Sonst büßt ihr beide das Spiel !
Ou vous payerez cher, toutes deux, votre jeu !

(Mit muntrem Gekreisch fahren die beiden auseinander. Flosshilde sucht bald die eine, bald die andere zu erhaschen ; sie entschlüpfen ihr und vereinigen sich endlich, um gemeinschaftlich auf Flosshilde Jagd zu machen. So schnellen sie gleich Fischen von Riff zu Riff, scherzend und lachend. Aus einer finstern Schluft ist währenddem Alberich, an einem Riffe klimmend, dem Abgrunde entstiegen. Er hält, noch vom Dunkel umgeben, an und schaut dem Spiele der Rheintöchter mit steigendem Wohlgefallen zu. )
(Avec de gais cris vifs, ses deux soeurs se poursuivent : Flosshilde cherche à saisir tantôt l'une, tantôt l'autre ; elles lui échappent et, finalement, se réunissent pour donner, à Flosshilde, la chasse : ainsi, comme des poissons, elles frétillent, vont d'un roc à l'antre, en folâ­trant, avec des rires. Cependant, surgi du gouffre par une ténébreuse crevasse, Alberich, gravissant l'un des rocs, a paru. Il fait halte, enveloppé encore d'obs­curité, et se plaît à contempler, muet, les ébats des Ondines).

ALBERICH :
ALBERICH :
Hehe ! Ihr Nicker !
Hé, hé ! Nixes !
Wie seid ihr niedlich, neidliches Volk !
Que vous êtes mignonnes, enviable peuple !
Aus Nibelheims Nacht naht' ich mich gern,
Hors de la nuit du Nibelbeim, j'aurais plaisir à venir vers vous,
Neigtet ihr euch zu mir !
Si vous vous incliniez vers moi !
(die Mädchen halten, sobald sie Alberichs Stimme hören, mit dem Spiele ein)
(Au son de voix d'ALBERICH, les Ondines cessent leur jeu. )

WOGLINDE :
WOGLINDE :
Hei ! Wer ist dort ?
Heï ! qui est là-bas ?

WELLGUNDE :
WELLGUNDE :
Es dämmert und ruft !
C'est noir et ça crie.

FLOSSHILDE :
FLOSSHILDE :
Lugt, wer uns lauscht !
Voyons un peu qui nous espionne !

WOGLINDE UND WELLGUNDE :
WOGLINDE et WELLGUNDE :
(sie tauchen tiefer herab und erkennen den Niblung)
(Elles plongent, s'enfonçant davantage, et reconnaissent alors le Nibelung. )
Pfui ! Der Garstige !
Pouah ! l'horreur !

FLOSSHILDE :
FLOSSHILDE :
(schnell auftauchend)
(remontant rapidement)
Hütet das Gold !
Veillez bien sur l'Or !
Vater warnte vor solchem Feind.
C'est contre un tel ennemi que le Père nous mit en garde.
(Die beiden andern folgen ihr, und alle drei versammeln sich schnell um das mittlere Riff)
(Les deux autres la suivent ; et toutes trois se réunissent, vivement, autour du roc central. )

ALBERICH :
ALBERICH :
Vous, là-haut !
Ihr, da oben !

TOUTES TROIS :
DIE DREI RHEINTÖCHTER :
Que veux-tu, là, en bas ?
Was willst du dort unten ?

ALBERICH
ALBERICH :
Pour me tenir en silence ici,
Stör' ich eu'r Spiel,
Dans ma surprise, est-ce que je trouble donc vos jeux ?
Wenn staunend ich still hier steh' ?
Si vous plongiez vers lui,
Tauchtet ihr nieder, mit euch tollte
Le Niblung aurait plaisir à faire des folies avec vous !
Und neckte der Niblung sich gern !

WOGLINDE :
WOGLINDE :
C'est avec nous qu'il veut jouer ?
Mit uns will er spielen ?

WELLGUNDE :
WELLGUNDE :
Raille-t-il ?
Ist ihm das Spott ?

ALBERICH :
ALBERICH :
Comme, dans l'eau miroitante, vous semblez claires et belles !
Wie scheint im Schimmer ihr hell und schön !
Comme volontiers mon bras étreindrait celle, des sveltes,
Wie gern umschlänge der Schlanken eine mein Arm,
Qui voudrait me faire la grâce de descendre auprès de moi !
Schlüpfte hold sie herab !

FLOSSHILDE :
FLOSSHILDE :
A présent je ris de ma peur : l'ennemi est amoureux.
Nun lach' ich der Furcht : der Feind ist verliebt !

WELLGUNDE :
WELLGUNDE :
L'affreux hibou lubrique !
Der lüsterne Kauz !

WOGLINDE :
WOGLINDE :
Faisons sa connaissance !
Laßt ihn uns kennen !
(Elle se laisse descendre et glisser jusque sur le sommet du roc au pied duquel est Alberich. )
(Sie läßt sich auf die Spitze des Riffes hinab, an dessen Fuße Alberich angelangt ist)

ALBERICH :

Celle-ci descend vers moi.
ALBERICH :

Die neigt sich herab.
WOGLINDE :

A ton tour, viens près de moi !
WOGLINDE :
(Alberich escalade, leste comme un kobold, quoique forcé de faire halte à différentes reprises, le roc, dont il atteint la cime)
Nun nahe dich mir !

(Alberich klettert mit koboldartiger Behendigkeit, doch wiederholt aufgehalten, der Spitze des Riffes zu)
ALBERICH :

Mica glaiseux, gluant et lisse !
ALBERICH :
Et comme je glisse ! Pour les mains, pour les pieds
Garstig glatter glitschiger Glimmer !
Nulle prise, nul équilibre, un sol qui fuit !
Wie gleit' ich aus ! Mit Händen und Füßen
(Il éternue. )
Nicht fasse noch halt' ich das schlecke Geschlüpfer !
L'eau me chatouille jusqu'au fond du nez :
(er prustet)
Maudit éternuement !
Feuchtes Naß füllt mir die Nase :
(Il se trouve, à présent, dons le voisinage de WOGLINDE. )
Verfluchtes Niesen !

(er ist in Woglindes Nähe angelangt)
WOGLINDE :

(riant)
WOGLINDE :
C'est avec des éternuements qu'approche mon magnifique amant !
(lachend)

Prustend naht meines Freiers Pracht !
ALBERICH :

Sois à moi, délicate enfant !
ALBERICH :
(Il chercha à l'enlacer. )
Mein Friedel sei, du fräuliches Kind !

(er sucht sie zu umfassen)
WOGLINDE :

(se dégageant)
WOGLINDE :
Si tu veux m'aimer, viens m'aimer ici !
(sich ihm entwindend)
(Elle s'est élancée sur un autre roc. Ses soeurs rient. )
Willst du mich frei'n, so freie mich hier !

(sie taucht zu einem andern Riff auf, die Schwestern lachen)
ALBERICH :

(se grattent la tête)
ALBERICH :
&#927 ; ; malheur ! tu t'enfuis ? Reviens donc !
(kratzt sich den Kopf)
Tu montes là sans peine, toi : mais moi ! ...
O weh ! Du entweichst ? Komm' doch wieder !

Schwer ward mir, was so leicht du erschwingst.
WOGLINDE :

(se laisse couler sur un troisième rocher, situé plus profondément)
WOGLINDE :
Descends seulement au fond : là tu ne peux que m'attraper !
(schwingt sich auf ein drittes Riff in größerer Tiefe)

Steig' nur zu Grund, da greifst du mich sicher !
ALBERICH :

(sautant lestement)
ALBERICH :
Oui, là, en bas : certes, c'est bien mieux !
(hastig hinab kletternd)

Wohl besser da unten !
WOGLINDE :

Et maintenant, tout en haut !
WOGLINDE :

Nun aber nach oben !
WELLGUNDE ET FLOSSHILDE :

Hahahahaha !
WELLGUNDE UND FLOSSHILDE :

Hahahahaha !
ALBERICH :

Renchéri de poisson ! comment le prendre au bond ?
ALBERICH :
Attends, perfide !
Wie fang' ich im Sprung den spröden Fisch ?

Warte, du Falsche !
WELLGUNDE :

Heya ! Mon doux ami ! n'entends-tu pas ma voix ?
WELLGUNDE :

Heia, du Holder ! Hörst du mich nicht ?
ALBERICH :

C'est toi qui m'appelles ?
ALBERICH :

Rufst du nach mir ?
WELLGUNDE :

Mon conseil est bon : viens de mon coté,
WELLGUNDE :
Laisse là Woglinde.
Ich rate dir wohl : zu mir wende dich,

Woglinde meide !
ALBERICH :

Tu es bien plus belle que cette sauvage-là,
ALBERICH :
Cette moins brillante — et trop fort glissante.
Viel schöner bist du als jene Scheue,
Plonge seulement plus au fond, si tu veux m'être bonne ?
Die minder gleißend und gar zu glatt.

Nur tiefer tauche, willst du mir taugen.
WELLGUNDE : .

À présent, suis-je à ta portée ?
WELLGUNDE :

Bin nun ich dir nah ?
ALBERICH :

Pas assez !
ALBERICH :
Jette tes souples bras autour de moi,
Noch nicht genug !
Que je puisse te lutiner, toucher ta nuque, te caresser,
Die schlanken Arme schlinge um mich,
Me serrer étroitement contre toi,
Daß ich den Nacken dir neckend betaste,
Contre ta poitrine palpitante, avec tendresse, avec passion !
Mit schmeichelnder Brunst

An die schwellende Brust mich dir schmiege.
WELLGUNDE :

Es-tu si amoureux, si assoiffé de plaisir ?
WELLGUNDE :
Voyons d'abord, mon cher, comment tu es tourné ?
Bist du verliebt und lüstern nach Minne,
Pouah ! velu ! Pouah ! bossu !
Laß sehn, du Schöner, wie bist du zu schau'n ?
Le gnome noir ! L'affreux nain-du-soufre !
Pfui ! Du haariger, höckriger Geck !
Cherche une amante à qui tu plaises !
Schwarzes, schwieliges Schwefelgezwerg !

Such' dir ein Friedel, dem du gefällst !
ALBERICH :

Je ne te plais pas, soit ! mais je te tiens.
ALBERICH :

Gefall' ich dir nicht, dich fass' ich doch fest !
WELLGUNDE :

Tiens-moi bien, je pourrais t'échapper !
WELLGUNDE :

Nur fest, sonst fließ ich dir fort !
WOGLINDE ET FLOSSHILDE :

Hahahahaha !
WOGLINDE UND FLOSSHILDE :

Hahahahaha !
ALBERICH :

Fille perfide ! Froid poisson, qu'on ne sait par où saisir !
ALBERICH :
Si tu ne me trouves pas beau,
Falsches Kind ! Kalter, grätiger Fisch !
Charmant, plaisant, mignon, brillant,
Schein' ich nicht schön dir,
Et si ma peau te dégoûte, eh bien ! va-t'en faire l'amour aux anguilles !
Niedlich und neckisch, glatt und glau -

Hei, so buhle mit Aalen, ist dir eklig mein Balg !
FLOSSHILDE :

Qu'as-tu à gronder, Alfe ? Si vite découragé ?
FLOSSHILDE :
Tu n'as demandé qu'à deux : La troisième, si tu lui parlais,
Was zankst du, Alp ? Schon so verzagt ?
Si tu l'aimais, te réserve une douce consolation !
Du freitest um zwei : frügst du die dritte,

Süßen Trost schüfe die Traute dir !
ALBERICH :

O chant propice descend ici vers moi !
ALBERICH :
Que vous soyez plus d'une, quelle chance !
Holder Sang singt zu mir her !
Car, sur plusieurs, j'en séduirai bien une :
Wie gut, daß ihr eine nicht seid !
Tandis que si vous n'étiez qu'une !
Von vielen gefall' ich wohl einer :
Dois-je te croire ? Alors viens, descends, coule-toi ici !
Bei einer kieste mich keine !

Soll ich dir glauben, so gleite herab !
FLOSSHILDE :

Soeurs niaises !
FLOSSHILDE :
êtes-vous assez folles de le trouver laid !
Wie törig seid ihr, dumme Schwestern,

Dünkt euch dieser nicht schön !
ALBERICH :

Elles le sont à mes yeux, niaises, et laides aussi,
ALBERICH :
Depuis que je t'ai vue, toi, la plus charmante.
Für dumm und häßlich darf ich sie halten,

Seit ich dich Holdeste seh'.
FLOSSHILDE :

&#927 ; ; chante encore : si douce, si délicate, si magnifique,
FLOSSHILDE :
Ta voix m'extasie les oreilles !
O singe fort so süß und fein,

Wie hehr verführt es mein Ohr !
ALBERICH :

Doux compliment : mon coeur tressaille,
ALBERICH :
Tremble et se trouble de plaisir.
Mir zagt, zuckt und zehrt sich das Herz,

Lacht mir so zierliches Lob.
FLOSSHILDE :

Ton charme fait la joie de mes yeux ;
FLOSSHILDE :
Ton doux sourire, la joie de mon âme !
Wie deine Anmut mein Aug' erfreut,
&#927 ; ; bien-aimé !
Deines Lächelns Milde den Mut mir labt !

Seligster Mann !
ALBERICH :

&#927 ; ; bien-aimée !
ALBERICH :

Süßeste Maid !
FLOSSHILDE :

Puisses-tu m'aimer !
FLOSSHILDE :

Wärst du mir hold !
ALBERICH :

Puisses-tu m'appartenir toujours !
ALBERICH :

Hielt dich immer !
FLOSSHILDE :

Ton regard brûlant, ta barbe hirsute,
FLOSSHILDE :
ô puissé-je à jamais les voir, les contempler !
Deinen stechenden Blick, deinen struppigen Bart,
Ta rude tignasse, ses boucles héris­sées,
O säh ich ihn, faßt' ich ihn stets !
Puisse Flosshilde, à jamais, les envelopper de ses flots !
Deines stachligen Haares strammes Gelock,
Ta figure de crapaud, le croassement de ta voix,
Umflöß es Flosshilde ewig !
ô puissé-je, surprise et muette,
Deine Krötengestalt, deiner Stimme Gekrächz,
N'en plus voir, n'en plus ouïr d'autre !
O dürft' ich staunend und stumm

Sie nur hören und sehn !
WOGLINDE ET WELLGUNDE :

Hahahahaha !
WOGLINDE UND WELLGUNDE :

Hahahahaha !
ALBERICH :

Est-ce de moi que vous riez, méchantes ?
ALBERICH :

Lacht ihr Bösen mich aus ?
FLOSSHILDE :

Comme de juste, au bout de la chanson.
FLOSSHILDE :

Wie billig am Ende vom Lied !
WOGLINDE ET WELLGUNDE :

Hahahahaha !
WOGLINDE UND WELLGUNDE :

Hahahahaha !
ALBERICH :

Malheur ! hélas malheur ! &#927 ; ; douleur ! &#927 ; ; douleur !
ALBERICH :
La troi­sième, la plus chère, m'a-t-elle aussi joué ?
Wehe ! Ach wehe ! O Schmerz ! O Schmerz !
Filles sans pudeur ! Perfides ! Vile engeance de débauche !
Die dritte, so traut, betrog sie mich auch ?
Ne vivez-vous que d'imposture, clique de Nixes sans foi ?
Ihr schmählich schlaues, lüderlich schlechtes Gelichter !

Nährt ihr nur Trug, ihr treuloses Nickergezücht ?
LES TROIS FILLES-DU-RHIN :

Vallala ! Lalaleya ! Laleï !
DIE DREI RHEINTÖCHTER :
Heya ! Heya ! Haha !
Wallala ! Lalaleia ! Leialalei !
Tu de­vrais avoir honte, Alfe ! Cesse de criailler, là au fond !
Heia ! Heia ! Haha !
Ecoute ce que nous te répliquons !
Schäme dich, Albe ! Schilt nicht dort unten !
Pourquoi, poltron, n'as-tu pas eu l'audace
Höre, was wir dich heißen !
De garrotter celle que tu aimes ?
Warum, du Banger, bandest du nicht
Sans félonie, nous sommes fidèles
Das Mädchen, das du minnst ?
à l'amoureux qui nous capture.
Treu sind wir und ohne Trug
Attrape-nous seulement, et puis n'aie pas peur !
Dem Freier, der uns fängt.
Nous aurons bien du mal à nous sauver, dans le Fleuve.
Greife nur zu, und grause dich nicht !
Vallala ! Lalaleya ! Laleï !
In der Flut entflieh'n wir nicht leicht !
Heya ! Heya ! Haha !
Wallala ! Lalaleia ! Leialalei !

Heia ! Heia ! Haha !
ALBERICH :

Quelle dévorante chaleur me brûle,
ALBERICH :
Circule à travers tous mes membres !
Wie in den Gliedern brünstige Glut
La rage et l'amour, puissamment, sauvagement,
Mir brennt und glüht !
Bouleversent mon être !
Wut und Minne, wild und mächtig,
Ah ! vous rirez ! vous mentirez !
Wühlt mir den Mut auf !
J'ai soif de m'assouvir sur vous,
Wie ihr auch lacht und lügt,
Il faut que l'une de vous m'appartienne !
Lüstern lechz' ich nach euch,

Und eine muß mir erliegen !
(Il se met à les pourchasser en des efforts désespérés ; escalade, avec une terrible agilité, roc sur roc, bondit de l'un à l'autre, cherchant à saisir tantôt l'une et tantôt l'autre des Ondines, qui échappent, à chaque tentative, avec d'outrageants éclats de rire ; il trébuche, roule au fond du gouffre, se rue alors, précipitamment, pour remonter ; enfin, à bout de patience, bavant de rage, hors d'haleine, il s'arrête et montre, aux Ondines, son poing, convulsivement fermé. )

(Er macht sich mit verzweifelter Anstrengung zur Jagd auf ; mit grauenhafter Behendigkeit erklimmt er Riff für Riff, springt von einem zum andern, sucht bald dieses, bald jenes der Mädchen zu erhaschen, die mit lustigem Gekreisch stets ihm entweichen. Er strauchelt, stürzt in den Abgrund hinab, klettert den hastig wieder in die Höhe zu neuer Jagd. Sie neigen sich etwas herab. Fast erreicht er sie, stürzt abermals zurück und versucht es nochmals. Er hält endlich, vor Wut schäumend, atemlos an und streckt die geballte Faust nach den Mädchen hinauf. )

ALBERICH :
ALBERICH :
(Se maitrisant à grande peine)
(kaum seiner mächtig)
Qu'en ce poing-là j'en tienne une ! ...
Fing' eine diese Faust ! ...

(Il s'obstine en une rage muette, les regards braqués en haut, attirés soudain, fascinés, par un spectacle tout nouveau.
(Er verbleibt in sprachloser Wut, den Blick aufwärts gerichtet, wo er dann plötzlich von dem folgenden Schauspiele angezogen und gefesselt wird.
A travers le Fleuve descend et circule, de plus en plus claire, une lueur : au haut du roc central elle s'embrase, et flamboie, d'une splendeur d'or éblouissante, qui limpide, radieuse et magique, se propage à tra­vers les eaux.
Durch die Flut ist von oben her ein immer lichterer Schein gedrungen, der sich an einer hohen Stelle des mittelsten Riffes allmählich zu einem blendend hell strahlenden Goldglanze entzündet : ein zauberisch goldenes Licht bricht von hier durch das Wasser)

WOGLINDE :
WOGLINDE :
Voyez, soeurs !
Lugt, Schwestern !
L'éveilleuse rit, dans les eaux profondes.
Die Weckerin lacht in den Grund.

WELLGUNDE :
WELLGUNDE :
Elle salue, à travers les collines des flots glauques,
Durch den grünen Schwall
Le joyeux Dormeur mystérieux.
Den wonnigen Schläfer sie grüßt.

FLOSSHILDE :
FLOSSHILDE :
Pour qu'il les rouvre, elle baise ses yeux.
Jetzt küßt sie sein Auge, daß er es öffne.

WELLGUNDE :
WELLGUNDE :
Admirez comme ils brillent, dans les splendeurs radieuses !
Schaut, er lächelt in lichtem Schein.

WOGLINDE :
WOGLINDE :
D'onde en onde, leurs regards d'étoiles glissent, éblouissants, par les vagues.
Durch die Fluten hin fließt sein strahlender Stern !

TOUTES TROIS :
DIE DREI RHEINTÖCHTER :
Heyayaheya ! Heyayaheya !
Heiajaheia ! Heiajaheia !
Vallalallalala leyayaheï !
Wallalalalala leiajahei !
Or-du-Rhin ! Or-du-Rhin !
Rheingold ! Rheingold !
Qu'il est clair, ton rire de lu­mière !
Leuchtende Lust, wie lachst du so hell und hehr !
Qu'il est divin, ton rire de joie !
Glühender Glanz entgleißet dir weihlich im Wag' !
Heyayaheï ! Heyayaheya !
Heiajaheia ! Heiajaheia !
Réveille-toi, bien-aimé, joyeusement réveille-toi !
Wache, Freund, Wache froh !
C'est pour toi nos ébats, la grâce de nos ébats :
Wonnige Spiele spenden wir dir :
Le flot doré scintille, le Fleuve sacré flamboie ; tournoyons dans son lit,
Flimmert der Fluß, flammet die Flut,
Toutes aux délices du bain, glissons ! plongeons !
Umfließen wir tauchend, tanzend und singend
Des danses ! des chants !
Im seligem Bade dein Bett !
Or-du-Rhin ! Or-du-Rhin !
Rheingold ! Rheingold !
Heyayaheya ! Vallalaleya yaheï !
Heiajaheia ! Wallalalalala leiajahei !

ALBERICH :
ALBERICH :
Qu'est-ce donc, fuyardes, qui brille et rayonne ainsi-là ?
Was ist's, ihr Glatten, das dort so glänzt und gleißt ?

TOUTES TROIS :
DIE DREI RHEINTÖCHTER :
Pour n'avoir jamais ouï de lOr-du-Rhin,
Wo bist du Rauher denn heim,
D'où sors-tu donc, âpre niais ?
Daß vom Rheingold nie du gehört ?

WELLGUNDE :
WELLGUNDE :
Toi, ignorer l'Or, toi, un Alfe ?
Nichts weiß der Alp von des Goldes Auge,

Das wechselnd wacht und schläft ?

WOGLINDE :
WOGLINDE :
Ignorer l'Or dont l'oeil tour à tour veille, sommeille, astre des eaux pro­fondes, divine lumière des vagues ?
Von der Wassertiefe wonnigem Stern,

Der hehr die Wogen durchhellt ?
TOUTES TROIS :

Vois quelles délices pour nous,
DIE DREI RHEINTÖCHTER :
Quelles délices de glisser dans les prestiges de sa splendeur !
Sieh, wie selig im Glanze wir gleiten !
Viens, poltron, t'y baigner aussi, viens y nager comme nous, t'en griser avec nous !
Willst du Banger in ihm dich baden,
Vallalaleya yaheï ! Vallalaleya yaheï !
So schwimm' und schwelge mit uns !

Wallalalala leialalai ! Wallalalala leiajahei !
ALBERICH :

L'Or n'est bon qu'à vous éclairer dans vos ébats et vos plongeons ?
ALBERICH :
Voilà qui me serait indifférent !
Eurem Taucherspiele nur taugte das Gold ?

Mir gält' es dann wenig !
WOGLINDE :

Il ne dirait pas de mal de la parure de l'Or,
WOGLINDE :
S'il en savait toutes les merveilles !
Des Goldes Schmuck schmähte er nicht,

Wüßte er all seine Wunder !
WELLGUNDE :

L'Or-du-Rhin ! c'est l'Héritage même du Monde qu'il conquer­rait,
WELLGUNDE :
Avec un pouvoir sans limites,
Der Welt Erbe gewänne zu eigen,
à quiconque aurait su s'en forger un Anneau.
Wer aus dem Rheingold schüfe den Ring,

Der maßlose Macht ihm verlieh'.
FLOSSHILDE :

Voilà ce qu'a dit le Père, en nous recommandant de veiller,
FLOSSHILDE :
Avec prudence, sur le Trésor limpide,
Der Vater sagt' es, und uns befahl er,
Pour que nul traître ne l'arrache au Fleuve :
Klug zu hüten den klaren Hort,
Silence donc, indiscrètes bavardes !
Daß kein Falscher der Flut ihn entführe :

Drum schweigt, ihr schwatzendes Heer !
WELLGUNDE :

Très prudente soeur ! est-ce à propos que tu grondes ?
WELLGUNDE :
Ignores-tu donc auquel, seul parmi tous les êtres,
Du klügste Schwester, verklagst du uns wohl ?
Il est réservé de forger l'Or ?
Weißt du denn nicht, wem nur allein

Das Gold zu schmieden vergönnt ?
WOGLINDE :

Celui-là seul qui renonce au pouvoir de l'Amour,
WOGLINDE :
Celui-là seul qui chasse la douceur de l'Amour,
Nur wer der Minne Macht entsagt,
Celui-là seul, Maître du charme,
Nur wer der Liebe Lust verjagt,
Pourra faire, avec l'Or, l'Anneau.
Nur der erzielt sich den Zauber,

Zum Reif zu zwingen das Gold.
WELLGUNDE :

Nous sommes bien tranquilles, et sans crainte :
WELLGUNDE :
Car il suffit qu'un être vive pour qu'il veuille en même temps aimer ;
Wohl sicher sind wir und sorgenfrei :
Pas un ne renoncerait à l'Amour.
Denn was nur lebt, will lieben,

Meiden will keiner die Minne.
WOGLINDE :

Lui moins que tout autre, l'Alfe lascif :
WOGLINDE :
Il périrait plutôt, d'amour !
Am wenigsten er, der lüsterne Alp ;

Vor Liebesgier möcht' er vergehn !
FLOSSHILDE :

Je ne le crains guère, après l'épreuve que j'en ai faite :
FLOSSHILDE :
L'ardeur de son amour m'aurait presque enflammée.
Nicht fürcht' ich den, wie ich ihn erfand :

Seiner Minne Brunst brannte fast mich.
WELLGUNDE :

Un brandon de soufre dans le flux des vagues :
WELLGUNDE :
En sa colère d'amour il siffle bruyamment.
Ein Schwefelbrand in der Wogen Schwall :

Vor Zorn der Liebe zischt er laut !
TOUTES TROIS :

Vallalalleya ! Laheï !
DIE DREI RHEINTÖCHTER :
Alfe charmant, ne riras-tu pas aussi ?
Wallala ! Wallaleialala !
Dans la splendeur de l'Or, comme tu brilles beau !
Lieblichster Albe ! Lachst du nicht auch ?
Viens, charmant, viens rire avec nous !
In des Goldes Scheine wie leuchtest du schön !
Heyayaheï ! Heyayaheya ! Vallalalleya ! Laheï !
O komm', Lieblicher, lache mit uns !

Heiajaheia ! Heiajaheia ! Wallalalala leiajahei !
ALBERICH :

C'est l'Héritage du Monde
ALBERICH :
Que j'obtiendrais par toi ?
Der Welt Erbe
Si je ne puis me conquérir l'Amour,
Gewänn' ich zu eigen durch dich ?
Ne pourrais-je habilement, du moins, me conquérir la joie-des-sens ?
Erzwäng' ich nicht Liebe,
Raillez, soit !
Doch listig erzwäng' ich mir Lust ?
Le Nibelung va jouer, avec vous !
Spottet nur zu ! -

Der Niblung naht eurem Spiel !
LES TROIS FILLES-DU-RHIN :

Heya ! Heya ! Heyahaheï !
DIE DREI RHEINTÖCHTER :
Sauvez-vous ! l'Alfe est enragé !
Heia ! Heia ! Heiajahei !
L'eau pétille et jaillit sous lui :
Rettet euch ! Es raset der Alp :
C'est l'Amour qui l'a rendu fou !
In den Wassern sprüht's, wohin er springt :

Die Minne macht ihn verrückt !
ALBERICH :

Vous n'avez donc pas peur encore ?
ALBERICH :
Faites l'amour désor­mais dans les ténèbres, humide engeance !
Bangt euch noch nicht ?
J'éteins votre lu­mière ; l'Or, je l'arrache au roc,
So buhlt nun im Finstern, feuchtes Gezücht !
Pour en forger l'Anneau ven­geur :
Das Licht lösch' ich euch aus, entreiße dem Riff das Gold,
Car, que le Fleuve m'entende, ainsi, je maudis l'Amour !
Schmiede den rächende Ring ;

Denn hör' es die Flut : so verfluch' ich die Liebe !
(Avec une force terrible, il arrache l'Or au roc, et précipitamment se rue vers les profondeurs, où il disparaît avec lui. Le Fleuve, à l'instant même, s'emplit d'une épaisse nuit. Les Ondines plongent, en toute hâte, à la poursuite du ravisseur. )

(Er reißt mit furchtbarer Gewalt das Gold aus dem Riffe und stürzt damit hastig in die Tiefe, wo er schnell verschwindet. Dichte Nacht bricht plötzlich überall herein. Die Mädchen tauchen dem Räuber in die Tiefe nach)
FLOSSHILDE :

Au voleur !
FLOSSHILDE :

Haltet den Räuber !
WELLGUNDE :

Sauvez l'or !
WELLGUNDE :

Rettet das Gold !
WOGLINDE ET WELLGUNDE :

A l'aide ! A l'aide !
WOGLINDE UND WELLGUNDE :

Hilfe ! Hilfe !
LES FILLES-DU-RHIN :

Mal­heur ! Malheur !
DIE DREI RHEINTÖCHTER :

Weh ! Weh !
(Le Fleuve paraît, en même tempe qu'elles, s'enfoncer vers les profon­deurs : on entend sonner, aux abîmes, les risées aiguës d'ALBERICH. Les rochers disparaissent dans l'obscurité dense ; toute la scène est, du haut en bas, remplie d'un noir ondoiement d'eaux, qui, durant un assez long temps, semblent, de plus en plus, baisser. )

(Die Flut fällt mit ihnen nach der Tiefe hinab. Aus dem untersten Grunde hört man Alberichs gellendes Hohngelächter. In dichtester Finsternis verschwinden die Riffe ; die ganze Bühne ist von der Höhe bis zur Tiefe von schwarzem Wassergewoge erfüllt, das eine Zeitlang immer nach abwärts zu sinken scheint. Allmählich sind die Wogen in Gewölk) übergegangen, welches, als eine immer heller dämmernde Beleuchtung dahinter tritt, zu feinerem Nebel sich abklärt. Als der Nebel in zarten Wolken sich gänzlich in der Höhe verliert, wird im Tagesgrauen eine freie Gegend auf Bergeshöhen sichtbar. Wotan und neben ihm Fricka, beide schlafend, liegen zur Seite auf blumigen Grunde)

 
Publié par 5464 2 2 6 le 30 septembre 2006 à 20h49.
Das Rheingold (1869)
Chanteurs : Richard Wagner
Albums : Das Rheingold

Voir la vidéo de «»

Dire «merci» pour cette traduction Corriger une erreur
 

Vos commentaires

Nî! Il y a 18 an(s) 4 mois à 20:56
5464 2 2 6 Nî! Bon voilà, j'ai décidé de mettre un peu d'opera sur ce site même si je sais que personne viendra voir cette explication :D
Ne connaissant rien à l'allemand, la traduction viens du site wikisource. Pour l'explication je me suis inspiré de divers ouvrages sur le ring et des différentes représentation que j'ai pu voir de cet opéra.
J'ajouterai prochainement les scènes suivantes de L'or du Rhin et, peut-être, de l'anneau du Nibelung dans sa totalité si je trouve le temps.
Hellblazer Il y a 17 an(s) 11 mois à 01:38
5274 2 2 4 Hellblazer Un Maitre comme Mozart respect :-\
Darkomen2 Il y a 8 an(s) 10 mois à 04:42
5232 2 2 4 Darkomen2 je suis là et je te remerci
Caractères restants : 1000