A Vava Inova
Mon Petit Papa
Txilek elli yi n taburt a Vava Inouva
Je t'en prie père Inouba ouvre-moi la porte
Ccencen tizebgatin-im a yelli Ghriba
O fille Ghriba fais tinter tes bracelets
Ugadegh lwahc elghaba a Vava Inouva
Je crains l'ogre de la forêt père Inouba
Ugadegh ula d nekkini a yelli Ghriba
O fille Ghriba je le crains aussi.
Amghar yedel deg wbernus
Le vieux enroulé dans son burnous
Di tesga la yezzizin
A l'écart se chauffe
Mmis yethebbir i lqut
Son fils soucieux de gagne pain
Ussan deg wqarru-s tezzin
Passe en revue les jours du lendemain
Tislit zdeffir uzetta
La bru derrière le métier à tisser
Tessallay tijebbadin
Sans cesse remonte les tendeurs
Arrac ezzin d i tamghart
Les enfants autour de la vieille
A sen teghar tiqdimin
S'instruisent des choses d'antan
Txilek elli yi n taburt a Vava Inouva
Je t'en prie père Inouba ouvre-moi la porte
Ccencen tizebgatin-im a yelli Ghriba
O fille Ghriba fais tinter tes bracelets
Ugadegh lwahc elghaba a Vava Inouva
Je crains l'ogre de la forêt père Inouba
Ugadegh ula d nekkini a yelli Ghriba
O fille Ghriba je le crains aussi
Tuggi kecment yehlulen
La neige s'est entassée contre la porte
Tajmaât tettsargu tafsut
L'"ihlulen" bout dans la marmite
Aggur d yetran hejben
La tajmaât rêve déjà au printemps
Ma d aqejmur n tassaft
La lune et les étoiles demeurent claustrées
Idegger akken idenyen
La bûche de chêne remplace les claies
Mlalen d aït waxxam
La famille rassemblée
I tmacahut ad slen
Prête l'oreille au conte
Txilek elli yi n taburt a Vava Inouva
Je t'en prie père Inouba ouvre-moi la porte
Ccencen tizebgatin-im a yelli Ghriba
O fille Ghriba fais tinter tes bracelets
Ugadegh lwahc elghaba a Vava Inouva
Je crains l'ogre de la forêt père Inouba
Ugadegh ula d nekkini a yelli Ghriba
O fille Ghriba je le crains aussi
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Commentaire de Martine Naffrechoux
Le titre de la chanson est celui d'un conte traditionnel de Kabylie. Voir "Ava Inouva" dans "Contes kabyles recueillis par Léon Frobénius" et publiés en 1921 en allemand, traduits en français par Mokran Fetta (Édisud, 1991).
Le refrain de la chanson d'Idir reprend les paroles que - dans le conte - échangent pour s'identifier le père et sa fille , avant qu'il ne la laisse pénétrer dans son abri précaire. La fille qui vient lui porter chaque soir à manger depuis qu'il est paralysé et cloué sur place après avoir provoqué par une parole malavisée un éclat malheureux au Conseil des Anciens ( la "tajmaât "). Elle lui demande d'ouvrir et lui, il lui demande de faire tinter ses bracelets pour qu'il la reconnaisse à ce bruit familier.
Dans le reste de la chanson, idir décrit une veillée familiale l'hiver au coin du feu sur lequel s'épaissit la bouillie ("ihlulen",) de gruau d'orge ? de blé ?. Dans la nuit, bien peu de clarté vient de la lune et les étoiles (peut-être ces mots sont ils un écho lointain de "Idhehred waggur" de Slimane Azem ?) . La grand mère raconte justement le conte "Ava Inova" aux petits. La mère s'active à tisser et le clac! clac! du métier rythme ses paroles. Le père est soucieux, il se préoccupe de comment gagner le pain du lendemain. Cette évocation d'une veillée d'hiver dans la chaumière m'enchante; elle est de toujours et de partout dans une société paysanne et pastorale.
Vos commentaires
Il sera toutefois plus facile de comprendre ce que fait la tisserande si l'on dit qu'elle tire non sur des "tendeurs" mais sur les "barres de lisse" - ce qui permet de faire passer le fil d'un côté puis de l'autre et ainsi de fabriquer le tissu sur un métier vertical.
J'apprécie aussi tout particulièrement comment le conte s'insère dans le récit et et s'y marie par le retour du refrain.
Grand merci Idir ! Nous t'écouterons encore longtemps... et nous t'écouterons mieux grâce à cette traduction.
merci AminWeb 007 !!! Sans toi, je n'y aurais jamais rien compris.
Le refrain de la chanson d'Idir reprend les paroles que - dans le conte - échangent pour s'identifier le père et sa fille , avant qu'il ne la laisse pénétrer dans son abri précaire. La fille qui vient lui porter chaque soir à manger depuis qu'il est paralysé et cloué sur place après avoir provoqué par une parole malavisée un éclat malheureux au Conseil des Anciens ( la "tajmaât "). Elle lui demande d'ouvrir et lui, il lui demande de faire tinter ses bracelets pour qu'il la reconnaisse à ce bruit familier.
Dans le reste de la chanson, idir décrit une veillée familiale l'hiver au coin du feu sur lequel s'épaissit la bouillie ("ihlulen",) de gruau d'orge ? de blé ?. Dans la nuit, bien peu de clarté vient de la lune et les étoiles (peut-être ces mots sont ils un écho lointain de "Idhehred waggur" de Slimane Azem ?) . La grand mère raconte justement le conte "Ava Inova" aux petits. La mère s'active à tisser et le clac! clac! du métier rythme ses paroles. Le père est soucieux, il se préoccupe de comment gagner le pain du lendemain. Cette évocation d'une veillée d'hiver dans la chaumière m'enchante; elle est de toujours et de partout dans une société paysanne et pastorale.