Paroles de la chanson «La Rupture» par Pierre Perret

Je vous écris, chère Pénélope
Ce billet de rupture
Nos rendez-vous furent tous des flops
Qui frisaient l'imposture
Pendant nos ébats, vous déploriez tant

Que je prenne toujours les devants
Quand aux petits cris de plaisir charmants
Je sais que vous fîtes semblant

Voilà pourquoi je ne veux plus
Être aimé de vous
Voilà pourquoi je n'irai plus
À nos rendez-vous

Sans abuser de mes doléances
Je souligne, en passant
Vos commentaires, en pleine séance
Plutôt embarrassants
Quand vous me sortiez "T'as une sacré veine
Je suis une clitoridienne"
Ou à ce propos d'une caresse experte
"Celle-là, on me l'a déjà faite"

Voilà pourquoi je ne veux plus
Être aimé de vous
Voilà pourquoi je n'irai plus
À nos rendez-vous

Lorsque je vous ouvris mes bras
Vous vous précipitâtes
Comme un chômeur sur un matelas
Et vous vous dépouillâtes
J'avoue que l'idée de peindre vos seins
En bleu ne me plaisait pas trop
Ni que vous adoriez Saddam Hussein
Même si on aime les animaux

Voilà pourquoi je ne veux plus
Être aimé de vous
Voilà pourquoi je n'irai plus
À nos rendez-vous

Sachez que Gomorrhe et Sodome
Ne sont pas des boxeurs
Pas plus que la ligue des droits de l'homme
Une troupe de danseurs
Et qu'à Roncevaux c'est pas Attila
Qui est mort en soufflant dans un cor
Et que Frederico Garcia Lorca
N'a jamais joué Belphégor

Voilà pourquoi je ne veux plus
Être aimé de vous
Voilà pourquoi je n'irai plus
À nos rendez-vous

En post-scriptum sachez seulement
Que ces menus malheurs
Ne sont pas la raison majeure

De mon découragement
Mais comment pourrais-je en avaler plus
Depuis qu'un enfant est venu ?
Et que vous me soutenez mordicus
Qu'il est du soldat inconnu

Voilà pourquoi je ne veux plus
Être aimé de vous
Voilà pourquoi je n'irai plus
À nos rendez-vous