Elles s'en vont toujours par deux
Avant le dĂźner, discrĂštes,
Pour se recoiffer, un peu.
Pour s'Ă©changer en cachette
Quelques ragots, quelques aveux
Quelle est la raison secrĂšte
De cet exil mystérieux
Qui les retient au petit coin ?
Nos gonzesses
Devant les lavabos
Se repoudrent le bout du nez
Se font les lĂšvres cerise
Nos gonzesses
Sous les néons pas beaux
En dégrafant négligemment
Un bouton de leur chemise
Elles se retournent dans le miroir
Par-dessus leur Ă©paule
Pas trÚs rassurées pour voir
Si par malheur ou par hasard
Leur joli cul n'aurait pas disparu
Puis, innocentes mais la tĂȘte haute
Elles nous reviennent enfin
Parfumées comme pour un autre
Nos gonzesses
Devant les lavabos
Est-c' qu'elles parlent de moi, de nous ?
Est-c' qu'elles disent des gros mots ?
Nos gonzesses
Sous les néons pas beaux
Font semblant de se laver les mains
Qu'elles ont blanches comme du bon pain
Un beau jour elles disparaissent
Sans laisser d'adresse
A peine un petit mot
Sur le miroir du lavabo
De leur rouge Ă lĂšvres souvent
Elles Ă©crivent en lettres de sang
Simplement "Adieu s*laud"
C'est vrai qu'il n'y a pas d'autres mots
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