Je t'ai trouvé dans le sable,
T'étais au bout du rouleau
J'allais quand même pas, l'Arabe,
Passer sans te donner d'eau
T'es bien le premier Arabe
A qui j'ai donné de l'eau
Quitte à faire la route
Sous ce soleil-là,
Après tout
Fini le roumi
Et fini le crouia
On est deux pauvres croûtes
Dans le Sahara
Dans quatre ou cinq lunes
La ville jaillira, jaillira !
Derrière la dune
Que tu vois là-bas,
Derrière la dune
Que tu vois là-bas
On a marché dans le sable,
Deux jours sans se dire un mot
Mais quand j'ai flanché, l'Arabe,
Tu m'as porté sur ton dos
T'es bien le premier Arabe
Qui me porte sur son dos
Harassés de tempête
On s'est écroulés, épuisés
Et là, comme deux bêtes,
On s'est enroulés
Dans la même veste
Sous le vent glacé
Regarde l'Arabe
Bon dieu, pince-moi, lève-toi
C'est elle, c'est la ville,
Debout fainéant,
Dans mes bras, l'Arabe !
Nous sommes vivants.
On est arrivés, l'Arabe,
L'amitié s'arrête ici,
On s'est séparés sans larmes
A peine adieu et merci
Mais tu as changé, l'Arabe,
Quelque chose dans ma vie.
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