La folie
C'est peut-ĂȘtre de rĂ©pĂ©ter toute la journĂ©e des conjugaisons allemandes.
C'est peut-ĂȘtre de chanter inlassablement « La P'tite AmĂ©lie ».
D'ĂȘtre câ que nous sommes et faire câ que nous faisons.
Elle est peut-ĂȘtre commencĂ©e depuis longtemps, la folie.
Pour nous, pour tout lâ monde.
Quand on y regarde de prĂšs on se demande si, avant, c'Ă©tait tellâment diffĂ©rent.
Ce que nous appelions notre liberté, ça consistait déjà à marcher en rond les uns derriÚre les autres.
Ă mĂąchouiller les mĂȘmes lieux communs.
à exécuter un invariable va-et-vient entre des certitudes infranchissables.
Elles n'Ă©taient mĂȘme pas Ă nous, ces certitudes.
Ăa venait des familles, des journaux.
C'est comme cet air qu'on respire,
Et oĂč il y a de tout,
La fumée de toutes les pipes,
Les bacilles de tous les poumons,
L'usure de toutes les pierres,
L'odeur de toutes les peaux.
VoilĂ longtemps quâ ça dure, la captivitĂ©.
Notre vie est Ă prĂ©sent Ă©talĂ©e devant nous comme un vĂȘtâment qu'on a retirĂ© et jetĂ© lĂ .
Vos commentaires
Aucun commentaire pour le moment